Déontologie à géométrie variable
"Les infiltrés" – France 2 – 6 avril 2010.
Dans un précédent billet, du 10 février 2009 ( http://decodinfo.blogspot.com/2009/02/journalistes-masques.html ), j'ai déjà eu l'occasion de relever les interrogations que suscitait chez moi cette émission.
Au vu de l'émission d'aujourd'hui, et pour d'autres raisons cette fois, d'autres interrogations m'apparaissent.
Le thème : la pédophilie.
Malgré mes réticences, déjà évoquées, sur le principe même de l'émission, le sujet de ce soir est pertinent, bien traité, utile. Tellement utile même qu'on peut regretter sa diffusion à une heure aussi tardive vu l'information et la sensibilisation qu'elle peut apporter à certains parents.
D'accord donc avec le sujet et son traitement.
Mais que penser de la démarche du journaliste qui dénonce à la police le pédophile contacté lequel sera, de ce fait, arrêté quelques jours après ?
Oh mon intention n'est pas de vouloir protéger ce genre d'individu et je ne suis en aucun cas pétri de compassion à leur égard. Je comprends aussi le dégoût qu'on peut ressentir à leur contact et l'envie légitime qu'on peut éprouver de les voir mettre hors d'état de nuire. Je comprends enfin l'argument juridique invoqué qui oblige quiconque à dénoncer un crime dont on a connaissance.
Mais en serait-il de même si le reportage visait des terroristes, des cambrioleurs, des escrocs, des faussaires ? En sera-t-il de même pour tous les crimes ou y a-t-il deux poids, deux mesures ? La protection des sources est-elle relative et quels en sont les critères ?
Messieurs les journalistes, parler de la déontologie est bien. Faire preuve de déontologie est bien. Se résoudre à avoir un vrai code déontologie serait mieux.