Ce sont de frèles maisons construites sur des pilotis, à même le recif coralien. On y accède en pirogue, embarcations gracieuses qui tracent un sillon dans l'immensité océane. Sur ces modestes demeures, plantées au milieu de nulle part, "ni dans l'eau, ni sur terre, ni dans l'air", Marianne James et Frédéric Lopez partent à la rencontre des Bajaus.
Peuple digne que ces "Gitans de la mer" qui ont choisi d'unir leur destin à celui de l'eau, de vivre de la pêche et de former une communauté soudée dans les épreuves, toujours joyeuse et pleine de gratitude envers ce que la nature leur offre.
Et ce que cette nature leur donne, c'est l'immensité fragile d'un écosystème qui les nourrit, les abrite mais leur est de plus en plus hostile, la faute aux pêcheurs à la bombe qui viennent, au nom de la productivité, détruire le corail et toute la faune et la flore locale.
Ces pécheurs joyeux, Marianne James les a écoutés, un à un, raconter ce qui a fait qu'un jour, ils ont choisi cette vie sur pilotis. Avec beaucoup de tendresse et d'humour, la diva Marianne, qu'on a retrouvé comme on l'aime, émotive, drôle, émouvante, a partagé avec justesse la vie de ces hommes et de ces femmes qui parlent avec pudeur de leurs drames, de leurs choix, de leur couleur de peau qu'ils tentent d'éclaircir pour "ressembler aux gens de la ville". Ils sont si beaux qu'on a envie de leur dire de ne rien changer, de laisser la ville où elle est... Malheureusement ces Bajaus-ci sont sans doute les derniers représentants d'un peuple qui a rejoint la terre, sa richesse et son confort, loin des traditions.
Magnifique émission que ce Rendez-vous en terre inconnue. Où l'on donne à voir des rencontres magiques avec des gens simples. Des hommes honnetes.
Ce post est dédié à un homme bon, honnête, cultivé et drôle, que j'ai rencontré il y a plusieurs années maintenant et que j'ai eu du mal à appeler par son prénom, parce qu'il m'impressionnait, chose qu'il n'a jamais su, d'ailleurs, et qui l'aurait beaucoup fait rire. Parce qu'il se serait bien demandé pourquoi. Un homme qui racontait le Portugal, son Portugal, et parlait de son métier d'enseignant avec justesse, avec humour, avec une force telle qu'on ne pouvait qu'avoir envie de l'écouter pendant des heures. Adeus Alexandre...