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Hotel du Nord. (Atmosphère, atmosphère…)
Arletty
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Entretien réalisé en 1988 par Henry-Jean Servat.
Journaliste, chroniqueur mondain Henry-Jean Servat est également metteur en scène. Il a notamment mis en scène La Traviata de Verdi en 2005 au Château du Champ de Bataille ainsi que dans les jardins du Sénat à Paris. Il a écrit divers livres consacrés à Dalida, Barbara comme aux coulisses de tournages des superproductions hollywoodiennes des années 60 (Secrets de Tournages) et plus récemment à Brigitte Bardot. Il a travaillé pour Le Midi Libre, Libération, RFM, Europe 1 et tient actuellement une chronique surFrance 2 dans l’émission « Télématin » : Loge V.I.P. C’est un collaborateur de longue date du magazine Paris-Match. Il a rencontré Marcel Carné plusieurs fois et vous allez lire une interview un peu particulière.
En 1988, Henry-Jean Servat a eu l’idée à l’occasion des 90 ans d’Arletty d’organiser une rencontre entre elle et Marcel Carné. Il parait que la rencontre fut très émouvante car Arletty et Carné ne s’était pas revu depuis longtemps. Ils vont donc se souvenir de leur rencontre en 1934 sur le tournage d’un film de Jacques Feyder sur lequel Carné était assistant. Ils parleront bien sur d’Hôtel du Nord qui fit la renommée d’Arletty, évoqueront Henri Jeanson, Annabella, Lou Bonin ou bien les opérateurs Armand Thirard etLouis Née. Cet interview est d’abord parue une première fois à l’époque dans le quotidien Libération avant d’être republiée dans Paris-Match à l’occasion de la mort d’Arletty en août 1992.
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Source Wikipédia
Nom de naissance, Léonie Bathiat née le 15 mai 1898 à Courbevoie. Décèdée le 23 juillet 1992 à Paris. Elle est la fille de Michel Bathiat, chef du dépôt des tramways de Courbevoie et de Marie Dautreix, blanchisseuse. Elle a un frère cadet, Pierre. Elle fait de bonnes études dans une institution privée, puis entreprend d’étudier la sténographie chezPigier. La guerre de 1914 fauche sur le champ de bataille son premier amour qu’elle surnommait « Ciel », à cause de la couleur de ses yeux. En 1916, son père meurt, écrasé par un tramway. Arletty, son frère et sa mère se trouvent expulsés du dépôt.
Elle se laisse alors séduire par un banquier, Jacques-Georges Lévy. Ils ont le même âge. Il l’amène dans sa villa 18, Avenue Alphonse de Neuville, à Garches. Ils ont pour voisins Coco Chanel et André Brulé. Jacques-Georges lui fait connaître lethéâtre, les grands couturiers, les bons restaurants et la plus haute société parisienne. Lorsqu’elle le quitte, elle rencontre Paul Guillaume, le marchand de tableaux qui révéla Picasso, Modigliani, Soutine. Il épousera Marie-Thérèse Walter, Arletty est recommandée à Armand Berthez, directeur du petit Théâtre des Capucines. Elle était mannequin chez Poiret sous le pseudonyme d’Arlette, elle devient donc Arletty pour jouer dans des revues de Rip, où la fantaisie et le luxe sont de mise.
Elle débute au cinéma en 1930, dans La Douceur d’aimer, auprès de Victor Boucher. Dès 1931, elle se distingue dans un premier rôle dans le ravissant film de Jean Choux, Un chien qui rapporte. Elle inspire les peintres Marie Laurencin, Kees van Dongen, Moïse Kisling et Jean-Gabriel Domergue, qui la prennent comme modèle. Elle a pour ami Pierre de Régnier, fils de Marie et Henri de Régnier mais enfant naturel de Pierre Louÿs. Dès 1928 elle rencontre Jean-Pierre Dubost, qui restera son fidèle compagnon.
Sa carrière sur scène prend un tournant décisif dans l’opérette de Raoul Moretti, Un soir de réveillon, en 1932 aux Bouffes-Parisiens, avec Henry Garat, Dranem et Koval. Elle joue ensuite dans une opérette de Sacha Guitry, sur un livret deReynaldo Hahn. Puis c’est Le Bonheur mesdames avec Michel Simon, joué près de cinq cents fois sans interruption, malgré leurs désaccords successifs. Elle fait la connaissance de Louis-Ferdinand Céline. Elle tourne La Guerre des valses deLudwig Berger avec Fernand Gravey, Dranem et Madeleine Ozeray. C’est dans Pension Mimosas de Jacques Feyder, avec Françoise Rosay, qu’elle fait la connaissance de Marcel Carné.
Jacques Prévert et Marcel Carné lui offriront au cinéma ses plus beaux rôles. Mais il faut mentionner un film de Carné-Jeanson, Hôtel du Nord qui la rend célèbre et la fait entrer de son vivant dans la légende du Paris populaire. « Atmosphère, atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » lance-t-elle à Louis Jouvet, aux pieds d’une passerelle qui enjambe le canal Saint-Martin.
Dans un même registre, elle incarne Marie qu’a-d’ça dans Circonstances atténuantes de Jean Boyer, auprès de Michel Simon. Elle lance, gouailleuse : « Pas folle, la guêpe ! ». Elle enregistre la chanson de ce film Comme de bien entendu et de nombreuses ritournelles de ses revues et aussi La Java et Mon Homme,pour rendre hommage à sa grande amie Mistinguett.
Sous l’Occupation, elle a l’occasion d’interpréter ses plus beaux rôles : Madame sans gêne, de Roger Richebé, et surtout Dominique du film Les Visiteurs du soir, avec Alain Cuny, Jules Berry, Marie Déa, et Garance des Enfants du paradis deMarcel Carné, avec Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur et Maria Casarès. Le scénario est signé Jacques Prévert.
Au théâtre des Bouffes-Parisiens, elle est Isabelle dans Voulez-vous jouer avec moa,une comédie de Marcel Achard, avec Pierre Brasseur.
Après la Libération, Arletty est arrêtée, non pour faits de collaboration, mais en raison d’une liaison avec Hans Jürgen Soehring (1908-1960), un officier allemand. Ils s’étaient connus à Paris, le 25 mars 1941. Soehring lui a été présenté ce jour-là par Josée de Chambrun, épouse de René de Chambrun et fille de Pierre Laval. Soehring était à l’époque assesseur au conseil de guerre de la Luftwaffe à Paris. Elle aurait dit à Michèle Alfa et Mireille Balin qui avaient aussi comme amants des officiers allemands : « On devrait former un syndicat ». Elle est internée quelques jours à Drancy puis à Fresnes. Libérée, on lui conseille de quitter la capitale. Elle trouve refuge pour 18 mois au château de La Houssaye-en-Brie, chez des amis résistants. Prise à partie par l’un des FFI à son arrestation, elle eut cette réponse : « Mon cœur est français, mon cul est international ! »[réf. nécessaire] Elle aurait aussi rétorqué à un juge d’instruction qui lui demandait des nouvelles de sa santé : « Pas très résistante ! »[réf. nécessaire]. Après la guerre, Hans Soehring se mariera et deviendra consul de la République fédérale d’Allemagne à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) en République démocratique du Congo où il mourra, tué par un crocodile1.
Au théâtre, elle joue Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, avec Daniel Ivernel et un débutant nommé Louis de Funès, puis La Descente d’Orphée avec Jean Babilée. Elle paraît aussi dans Un otage de Brendan Behan avec Georges Wilson. Au cinéma elle joue dans des films comme : Portrait d’un assassin avec Erich von Stroheim, Gibier de potence avec Georges Marchal, L’Amour Madame, aux côtés de François Périer, Le Grand Jeu avec Gina Lollobrigida, Maximed’Henri Verneuil avec Michèle Morgan et Charles Boyer. En tournant Et ta sœur, elle fait la connaissance de Jean-Claude Brialy qui débute. Plus tard elle retrouve Marie Déa et Hélène Perdrière, des amies qui lui resteront fidèles. En 1966, elle perd son frère et Jean-Pierre, son ami intime et unique compagnon de route, malgré des « hauts et des bas ». Elle perd aussi partiellement la vue et doit interrompre Les Monstres sacrés de Jean Cocteau, au théâtre des Ambassadeurs. Elle disparaît de la scène et de l’écran, mais prête sa voix pour différents reportages. Pour en savoir plus sur l’actrice, on peut se procurer La Défense livre autobiographique publié en 1971, ainsi que la suite de ses mémoires : des entretiens accordés à son secrétaire Michel Souvais dans Je suis comme je suis, Carrère, 1987. Lire aussi Arletty, confidences à son secrétaire,du même auteur, éditions Publibook, 2006.
Rôles marquants
Si aujourd’hui son souvenir semble pour beaucoup indissociable de son rôle de Raymonde dans Hôtel du Nord (1938), de Marcel Carné, sous la direction duquel elle a tourné quatre autres films, nombreux sont ceux qui voient dans son interprétation de Garance dans Les Enfants du paradis (1943), son rôle le plus marquant, et le point culminant de sa carrière d’actrice. Cette interprétation a parfois été qualifiée de « lumineuse »[réf. nécessaire], ce qui pourrait tenir tant du jeu de l’actrice que du traitement particulier des éclairages mis en place par Roger Hubert, directeur de la photographie du film.