Initié en 1986 sur Famicom sous le nom Akuma jo Dracura, puis sur MSX sous le nom de Vampire killer, la série Castlevania a depuis fait son petit bonhomme de chemin… pour devenir l’une des séries les plus populaires qu’il soit dans le genre plateforme/RPG. Au départ orientée plateforme/action, elle a rapidement évolué pour privilégier une approche exploration et RPG calquée sur Super Metroid, sorti en 1994 sur Super Nintendo. Le jeu de la rupture dont le nom résonne encore aujourd’hui dans le cœur des fans est bien entendu le merveilleux, que dis-je le magnifique Castlevania : Symphony of the Night (sorti en 1997 sur Playstation). Ce titre est le premier metroid-vania de la saga. Depuis, de nombreux autres jeux Castlevania sont sortis, dont quelques tentatives en 3D qui se sont très vite faites oubliées. Les titres que j’ai retenus sont les 3 sur Gameboy Advance (Circle of the Moon, Harmony of Disonance et Aria of Sorrow) ainsi que les deux sur DS (Dawn of Sorrow et Portrait of Ruin). Tous ces jeux proposent un système de combat différent et de subtiles variations en termes de gameplay, sans pour autant briser la formule de base. On explore, on acquiert de nouveaux pouvoirs, on ré-explore, on finit le jeu une fois, puis on essaye de le finir à 100% avec toutes les contraintes possibles.
Le château est divisé en plusieurs parties
Terminés les Belmont, la famille de chasseur de vampires a mystérieusement disparu, laissant le champ libre à Dracula et à sa horde de démons. Après Portrait of Ruin qui mettait en scène le couple Jonathan Morris et Charlotte Aulin avec la possibilité de switcher à tout moment entre les personnages, la série se féminise encore une fois en faisant apparaître une nouvelle héroïne : Shanoa. Bien sûr, ce n’est pas la première fois qu’un personnage féminin tient le premier rôle dans l’histoire. Rappelez-vous, Sonya Belmont (premier membre du clan à avoir rencontré Dracula) tenait déjà tête au maître vampire dans Castlevania Legends (1997 – Gameboy). Mais Shanoa n’est pas une Belmont. Elle est membre de l’ordre d’ecclésia fondé par Barlow et possède un don unique : celui d’absorber les glyphes pour en faire ses pouvoirs. Entrainée depuis son plus jeune âge à la maîtrise du glyphe surpuissant dominus (conçu pour détruire Dracula), elle doit aussi faire face aux luttes internes du clan, en particulier le jeune Albus que Barlow juge inapte à la tâche. Jaloux, ce dernier s’enfuit du clan en emportant avec lui dominus et Shanoa est chargé de la récupérer. À noter l’étrange ressemblance d’Albus avec Balthier de FFXII. C’en est terminé pour le scénario de départ qui, je trouve, est riche en rebondissements. Ce n’est pas pour autant qu’il est excellent car les dialogues sont longs et sans réel intérêt. Je dirais que parfois j’aurais pu m’en passer.
- La fusion des boutons X et Y
Côté gameplay, Order of Ecclesia innove et casse avec certains principes de base de la série. Pour commencer, une carte du monde apparaît, le jeu propose de visiter plusieurs lieux relativement confinés et non plus le château ainsi que ses alentours. Shanoa devra ainsi traverser une zone de jeu souvent protégée par un boss avant de pouvoir accéder à la zone suivante, qui apparaît alors sur la carte de monde. Chaque lieu peut bien sûr être revisité, comme le village de Wygol que Shanoa devrait repeupler en délivrant les villageois maintenus prisonniers à différents endroits du monde. Une fois libérés, ils proposent des quêtes qui permettent souvent d’améliorer son équipement ainsi que les objets de soins. Ces quêtes obligent à parcourir le monde ou à s’acharner sur un seul type d’ennemi, pour récupérer les ingrédients nécessaires aux upgrades. Mis à part cette chasse, ce Castlevania s’avère moins orienté exploration que les précédents épisodes. Le level design privilégie de petits environnements assez linéaires même s’ils dissimulent toujours autant de passages secrets, de villageois à libérer et mêmes parfois des chats à sauver. Ces petits environnements permettent de proposer une grande variété de décors, dont de nombreux en extérieur. J’ai apprécié l’originalité de certains d’entre eux, comme la prison de Minera avec ses spots lumineux à éviter, ou encore le détroit de Kalydus balayé par des vagues en 3D.
- L’écran de Gameover avec Dracula
L’originalité est d’ailleurs l’un des maîtres mots de ce Castlevania DS. Les ennemis sont ainsi pour la plupart des nouveaux ou ont subi un lifting. Même chose pour les boss, qui prennent dans ce jeu une toute nouvelle dimension, de part la nécessité absolue d’analyser leurs faiblesses et leurs patterns, tant le niveau de difficulté a été accru. Autre nouveauté : le système de combat basé sur l’utilisation des glyphes. Ainsi Shanoa n’utilise pas d’armes à proprement parler, mais les pouvoirs issus des glyphes collectés à divers endroits ou sur certains ennemis. Les glyphes peuvent être assignés aux boutons X et Y et consomment des MP qui se régénèrent automatiquement. Si le même glyphe est assigné aux boutons X et Y, on peut réaliser des combos en alternant en rythme la pression sur ces boutons. Mais ils peuvent être différents afin de déclencher des attaques spéciales plus ou moins puissantes, mais qui demandent beaucoup de cœur. Ces derniers peuvent être régénérés via de très rares fontaines à cœurs. Un autre type de glyphes peut être assigné au bouton R, afin d’activer des pouvoirs spéciaux, le glyphe Magnes permet par exemple d’utiliser des points d’ancrage pour franchir des obstacles ou réaliser des sauts gigantesques. Bien entendu, il est toujours possible de modifier l’équipement de son personnage, afin d’augmenter ses caractéristiques sans que cela change l’apparence du sprite (je trouve cela dommage).
Castlevania – Order of Ecclesia est donc un jeu innovant à plus d’un niveau et qui apporte un nouveau souffle à la saga. Les environnements sont plus petits mais plus variés, même si la seconde partie du jeu voit le château de Dracula réapparaître (désolé pour le spoiler) une fois tous les villageois libérés. La richesse du système de combat à base de glyphe oblige à essayer toutes sortes de combinaisons afin d’en constater les effets. Le niveau de difficulté a littéralement explosé et nécessitera donc d’avoir une très bonne connaissance dans le domaine ainsi qu’une patience face à l’échec. Il est ainsi vital de trouver la bonne combinaison de glyphes afin de venir à bout des boss, car ils n’ont qu’à nous toucher une dizaine de fois pour nous tuer. D’ailleurs, le jeu récompense le joueur qui ne s’est pas fait toucher une seule fois par une médaille. Je vous rassure je n’en suis pas. Je conseillerais donc aux néophytes de commencer par s’essayer à Portrait of Ruin ou Dawn of Sorrow sur DS ou encore Dracula X Chronicles sur PSP qui comprend également Symphony of the Night pour tout reprendre depuis le début si vous voulez. Visuellement cet épisode fait honneur à la série avec des sprites fins et détaillés ainsi que des décors n’hésitant pas à faire usage de la3D.