Connaissez-vous la différence entre une fusion d’entreprises et un mariage ?
Réponse: Aucune.
Dans les deux cas on épouse la belle famille, ce qui dans le cas des entreprises se traduit par continuer à honorer les décisions prises par l’un ou l’autre des protagonistes avant la fusion.
C’est valable dans le cas général… pas pour Oracle qui vient de mettre fin à la licence gratuite d’utilisation d’OpenSolaris.
Oracle a t il le pouvoir de nous faire payer ce qui était gratuit ? OpenOffice ? Java ?
Tous les commentaires sont les bienvenus.
Il y a un an Oracle dépensa 7,4 Milliards de dollars pour acquérir Sun.
Cinq ans avant ce rachat, Sun qui a toujours plus gagné sa vie au travers du matériel (hélas) que du logiciel avait décidé d’ouvrir son système d’exploitation phare Solaris en le mettant sous licence Open Source…le renommant du coup OpenSolaris.
Oracle avait promis de continuer à pousser OpenSolaris, voire d’y investir plus qu’à l’époque ou le produit était sous le giron de Sun.
Il y a deux semaines, la licence d’utilisation d’OpenSolaris a changé… l’utilisation du produit et son support ne seront gratuits que durant 90 jours, ensuite il faudra le désinstaller ou mettre la main à la poche.
Nous sommes passés d’une licence définit comme suit:
« Obtaining an Entitlement Document is simple. On the Solaris 10 Get It page, select the platform and format you desire from the drop-down menus, and then click the Download Solaris 10 button. When you arrive at the Sun Download Center, either sign in or register, ensuring that a valid e-mail address is part of your Sun Download Center account to receive the Entitlement Document. Fill out the Solaris download survey, specifying the number of systems on which you are installing the software. Once you have completed the survey, you will be redirected to the Solaris 10 download page for downloading, and your Entitlement Document will be sent to your registered e-mail address. »
A une version à laquelle s’ajoute cette phrase:
« Please remember, your right to use Solaris acquired as a download is limited to a trial of 90 days, unless you acquire a service contract for the downloaded Software. »
Ok, j’exagère, cela ne tuera sans doute pas le produit, mais l’idée de « forcer » l’achat du support après une période d’essai ne peut que le rendre beaucoup moins populaire à des yeux qui vont logiquement se tourner vers des solutions totalement gratuites comme un Linux Debian, ou un Ubuntu.
A moins que ce risque ne soit calculé… le profil même de l’entreprise mettant en œuvre Solaris pour satisfaire ses besoins n’est peut être pas la PME classique aux ressources et compétences techniques par définition limitées, mais sans doute plus proche d’un groupe à l’assise financière forte, prêt à payer pour pouvoir pleinement exploiter toutes les fonctionnalités.
La licence ne semble pas être rétroactive, mais je serai curieux d’avoir l’avis d’un avocat sur les risques à utiliser une licence gratuite… cela risquerait de faire au pire « jurisprudence » au mieux d’être extrêmement intéressant.
Au delà des gains immédiats pour Oracle, la question que je me pose maintenant est: Vont il faire la même chose avec OpenOffice ou Java ?
Imaginez qu’Oracle demande ne serait ce que 5 euros pour pouvoir passer à la version 4.0 de la suite bureautique alternative à celle de Microsoft !
Oracle a t il le pouvoir de transformer en licences payantes des produits jusqu’ici gratuits ? La question prend d’autant plus de sens qu’elle arrive au moment même où Red Hat a déclaré que sur les 12 derniers mois, 18 de ses contrats de plus d’un million de dollars provenaient d’utilisateurs convertis de la version gratuite à payante…
Clairement avec l’acquisition de Sun, Oracle devient l’un des revendeurs incontournables de produits Open Source, pour lesquels le service a un prix.
Quelque chose me dit que nous finirons tous par le payer.
Faut il s’en offusquer ? Non tant que le service en question est clairement défini… n’est ce pas là le modèle même de ce type de licence ?
Je suis curieux de lire vos avis sur le sujet.
Vous passez trop de temps devant votre écran
Christophe Carvounas.