A défaut d’avoir un cerveau et un cœur… Je n’y crois guère. «Objets inanimés, avez-vous donc une âme. Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?»… Ces vers de Lamartine, appris l’année du certificat d’études, me sont revenus spontanément en lisant une nouvelle sarkonnerie de Frédéric Lefebvre qui m’avait échappé à l’époque où il l’a proférée, le 16 mars 2010 et reproduite par le Figaro Lefebvre : les Verts “ont vendu leur âme”… à propos des accords d’alliance avec le Parti socialiste.
Frédéric Lefebvre devrait se souvenir que les alliances électorales entre les Verts et le Parti socialiste ne datent pas d’aujourd’hui. A preuve la “gauche plurielle” de 1997 et la participation de ministres écolo. Dominique Voynet, Yves Cochet, Guy Hascouet… Auraient-ils changé d’âme sous la bannière d’Europe-Ecologie ? C’est évidemment ridicule. Il affirme que cela ressemblerait «à une trahison en bonne et due forme de leurs électeurs» dont il prétend «qu’à une large majorité (61 %) ils se seraient opposés à la fusion avec les socialistes selon un sondage CSA pour le Parisien».
Malgré mes recherches je n’ai trouvé aucune trace d’un tel sondage, en tout cas pas au moment de son intervention. Je n’ai trouvé qu’un sondage du 14 mars 2010 indiquant que 43 % des électeurs d’Europe-Ecologie souhaitaient le maintien de la liste en cas de bons résultats, 28 % voulant une fusion et 29 % ne se prononçant pas… Frédéric Lefebvre nous aurait-il une fois de plus sorti un gros mensonge ?
Les électeurs lui auront apporté la réponse sur un plateau – télé ? – le soir du 21 mars 2010 : ce fut à la fois la Bérézina, Waterloo et Trafalgar. On y ajoutera la Guerre d’Espagne pour faire bon poids, à laquelle fait pendant la désastreuse expédition mexicaine du neveu, surnommé “Napoléon le Petit” par Victor Hugo. Avec la lamentable capitulation de Sedan en 1870 comme chant de l’Aigle.
Frédéric Lefebvre ne manque ni d’air ni de toupet mais a bonne mine aujourd’hui quand il déclare que «L’écologie n’est ni de droite ni de gauche… Les Français qui ont voté “écologie” au premier tour devront faire leur choix au 2e tour, entre ceux qui agissent, c’est le cas de la majorité présidentielle avec le Grenelle de l’environ-nement et ceux qui instrumentalisent l’écologie à des fins politiciennes».
Plus mauvaise foi, tu meurs ! Qui a “instrumentalisé” l’écologie à des fins politiciennes sinon Nicolas Sarkozy ?
D’abord, l’écologie “bleue” telle que la prône Chantal Jouanno est totalement Canada Dry. Petite sœur de “l’agriculture raisonnée” prônée par la FNSEA : du pur pipeau ! Ils continueront de la même façon à utiliser des engrais, des pesticides, à élever vaches, porcs volailles dans de véritables usines à viande, tant pis si les algues vertes – dont on sait désormais qu’elles sont tueuses – prolifèrent sur les côtes bretonnes… Ne surtout pas compter sur eux pour abandonner le modèle hyper-productiviste de l’agriculture intensive. Ils sont sur la même longueur d’ondes que Sarko : l’agriculture conçue comme une entreprise et une industrie.
Ensuite, c’est vraiment risible quand on a pris bonne note de ce que Sarko a dit à ce sujet aux agriculteurs : «Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire»… Tant pis pour les “Pôv c…” qui se sont laissés abuser par son double discours permanent. Et quant au Grenelle de l’environnement auquel perso, je n’ai jamais cru un instant, les défenseurs de l’environnement savent désormais qu’ils se sont proprement faits rouler dans la farine… bio ?
La cerise sur leur gâteau, c’est l’abandon en rase campagne – électorale - de la «taxe carbone». Je ne m’en plaindrais sûrement pas, ayant toujours été opposée à cette mesure écologiquement inefficace mais socialement perverse.
C’est dire que j’ai bien rigolé en lisant les différents titres ! Pour Le Monde Taxe carbone : les associations écologistes sont “abasourdies”, Chantal Jouanno étant désespérée ! Elle a bien essayé de protester mais a dû bien vite rentrer dans le rang : principe de réalité ? entendre qu’un ministère vaut sans doute que l’on remise ses griefs dans sa poche, le mouchoir par dessus. Noël Mamère a – enfin ? – compris : “Sarkozy a préféré satisfaire les grands lobbies industriels”… Comme s’il faisait jamais fait autre chose !
Il suffit de se souvenir que la première mouture de la taxe carbone a été précisément été retoquée par le Conseil constitutionnel parce qu’elle en mettait le poids à la charge des particuliers – en la remboursant en partie : seuls ceux qui ont les moyens d’acheter des voitures neuves aux normes écologiques en auraient vraiment profité… même mécanisme qu le bouclier fiscal : les pauvres payent, les riches palpent – tout en exonérant les industriels parmi les plus gros pollueurs.
Nicolas Sarkozy n’avait aucun système de rechange satisfaisant cet objectif. La perte des régionales lui donne fort opportunément l’occasion de rétro-pédaler en s’abritant derrière l’Europe… D’habitude, quand il s’agit de faire passer des mesures impopulaires, on accuse l’Europe de toutes les turpitudes possibles et imaginables, quand bien même irait-on bien plus loin que ce qu’elle impose : la privatisation de la Poste, par exemple, n’est en rien une exigence européenne. L’opérateur pouvant bien rester un service public dépendant de l’Etat du moment que les pays membres s’ouvrent à la concurrence.
Je peux bien entendu me tromper mais je pense que ce n’est pas demain la veille que les “27″ parviendront à se mettre d’accord sur la fiscalité verte… Et laissez-moi rire avec la taxe carbone aux frontières ! Depuis plus de 20 ans le GATE et ensuite l’OMC n’ont eu de cesse de supprimer les droits de douane, rendant quasi caduc le Tarif extérieur commun… Ce n’est sûrement pas pour laisser instaurer une nouvelle limitation à la libre circulation du renard dans le poulailler ouvert à tous les vents. Mauvais, forcément.
Nicolas Hulot, jouant à “Toto fais moi peur”, menace de ne plus participer au Grenelle de l’Environnement qu’il doit considérer un peu comme sa chose. Pour tout le bien que je pense et du Grenelle et de cet olibrius, cela me fait à peu près autant qu’un aca d’iau sur les plumes d’un canard…
Les Français se laissent volontiers enfumer quand ils voient en lui le champion de la défense de l’environ-nement et le meilleur candidat écologiste en 2012. Tout cela parce que ce saltimbanque ultra-médiatique sait fort bien se mettre en avant. Est-il écolo quand il débarque avec ses avions et hélico pour filmer les peuples ou régions encore sauvages pour Ushuaïa, au demeurant sponsorisé par Total, Areva, EDF ? qui vend sous cette marque un gel douche, sans nul doute bourré de substances chimiques peu recommandables pour les humains et l’environnement. Sa seule religion doit être le fric.
Il n’a aucune formation scientifique ce qui ne l’empêche pas de parler du réchauffement climatique en rabâchant la vulgate à la mode, l’écologiquement correct du moment. Qu’il y ait un réchauffement est une évidence mais qu’il soit nécessairement et uniquement induit par l’activité humaine, je me sens le droit d’exprimer des doutes car c’est faire peu de cas des cycles naturels.
Mais que l’on ne me fasse pas dire pour autant qu’il faille continuer à déverser dans la nature le gaz carbonique – et autres particules ou ozone sans même parler de tous les dyoxydes cancérigènes - des énergies fossiles des véhicules, des avions ou des installations industrielles car ils nuisent aussi gravement à l’environnement qu’à la santé humaine.
Je dois dire que Nicolas Hulot m’a toujours exaspéré à la télévision et cela remonte à l’époque où pour une émission de télévision dont j’ai oublié le nom il pratiquait force sports extrêmes aux frais des contribuables payant la redevance. Il fut d’ailleurs souvent moqué pour le débit de sa voix, haché, quand il tentait de parler avec un tuba dans la bouche ou un masque à oxygène en altitude.
Il me gonfle toujours autant sinon plus ! Il me semble évident que les Français qui le plébiscitent ne sont guère cohérents puisqu’étant majoritairement hostiles à la taxe carbone – ce en quoi ils ont parfaitement raison : c’est une manière supplémentaire de leur faire les poches – lors même que Nicolas Hulot se pose en premier défenseur de cette taxe. Qui est aussi absurde sur le principe que les “droits à polluer” – encore une invention de Kyoto ! – qui se négocient comme n’importe quel titre en Bourse et sont tout autant facteurs de spéculation… Quel monde !