Il faut savoir terminer une grève… aurait lancé en 1936 le regretté Maurice Thorez, alors « patron » du Parti Communiste, aux camarades grévistes qui rechignaient à reprendre le turbin.
Il s’agissait évidemment de ne pas gêner plus que de raison le gouvernement de Front Populaire que constituait Léon Blum, à l’issue des élections législatives et avec le « soutien sans participation » des cocos de l’époque.
De là à en déduire qu’il y a des grèves qu’il vaut mieux éviter de commencer il n’y a qu’un pas que « Restons Correct ! » ne peut s’empêcher de franchir, à l’occasion de la quatre vingt dix-septième grève de l’année qui démarre dans quelques heures à la SNCF et que ce « social-traître » de Manuel Valls qualifie de grève de trop.
Au risque de décevoir certains de nos lecteurs, nous n’allons pas non plus ironiser sur les épouvantables conditions de travail des cheminotes et des cheminots ni sur l’extrême modicité de leurs émoluments qui, comme chacun le sait, les contraint à priver régulièrement leur progéniture de (vraie) galette-saucisse et de consoles de jeux dernier cri…
C’est du reste bien connu : à part casser des cailloux au bagne, y’a pas pire que de tafer à la SNCF…
Face à un enjeu d’une telle importance stratégique on comprend que tous les moyens soient bons. Y compris la prise en otage de millions d’usagers qui ont juste le droit de payer leur billet ou leur passe navigo et de se taire.
Décidément les idiots utiles, tant moqués par Lénine en son temps, ont fait des progrès depuis. Ils ont compris qu’il était beaucoup plus simple et certainement plus confortable de régler leurs différends sur les larges dos de Josette et de Marcel, dussent ces dernier râler à la télé ou sacrifier un jour ou deux de RTT…