Piratage en tout éthique de cause : du papier au numérique

Par Actualitté
Voilà ce qui arrive quand on fait n'importe quoi avec les consommateurs : ils font n'importe quoi en retour. Randy Cohen est auteur, et il écrit de façon hebdomadaire dans les colonnes du New York Times. Principalement au sujet de l'éthique. Vaste programme. Et en matière d'éthique, il vient de s'offrir une belle entrée en matière, en affirmant qu'après avoir acheté le livre Under the Dome de Stephen King, il s'est permis de télécharger la version numérique illégalement. (voir le plaidoyer)
L'éditeur n'a pas tardé à ruer dans les brancards. Si, si... Voilà la thèse que défend notre éthiticien : « Le téléchargement qui suit est semblable à l'achat d'un CD que vous copiez sur votre iPod. L'achat d'un livre ou d'un morceau de musique doit être considéré comme celui d'une licence pour pouvoir en profiter sur n'importe quelle plateforme. Malheureusement, les conventions anachroniques de la librairie et du droit d'auteur sont en retard sur la technologie. »
Que t'en semble, lecteur ? Finalement, est-ce si idiot comme attitude ? Toujours selon Randy, « un téléchargement illégal est - pour utiliser un vilain mot - illégal. Mais dans ce cas, il n'est pas contraire à l'éthique. Auteur et éditeur ont le droit d'être rémunérés pour leur travail et en achetant la version hardcover, c'est ce que vous avez fait. »
Et d'assurer qu'il n'estime pas avoir violé le droit juridique sur la protection de la propriété intellectuelle, mais simplement pallier une faille dans le raisonnement et la mise à disposition de certaines oeuvres, dans leur format numérique.
Ne pas confondre l'éthique et les tiques
Pourtant, les internautes ont réagi violemment, estimant que ce n'est pas parce que l'on paye une distribution d'un magazine chez soi que l'on peut forcément piquer une version dudit magazine quand on tombe dessus dans la rue. Peut-être que la réponse à cette problématique, tant que la version numérique n'existe pas, c'est que l'on peut profiter d'une copie pirate, mais qu'à compter du moment où la version officielle de l'éditeur est disponible, il faut se résoudre à l'acheter.
En outre, d'un point de vue juridique strictement, ce qu'a commis Randy n'est assimilable ni à un vol, ni un piratage, ni une violation du copyright dans sa version pénale. C'est une violation du copyright civil, qui est passible d'une peine de 750 $ à 150.000 $ d'amende.
Que t'en semble de rechef, lecteur, mon semblable, mon frère ?
Doit-on interroger Spinoza, Kant ou Aristote, dans son éthique à Nicomaque, pour savoir de quoi il en retourne ? Ou adopter l'attitude de la maison d'édition française Dialogues, qui a opté pour la solution d'offrir la version numérique en téléchargement gratuit sur tout smartphone, dès lors que l'on a acheté la version papier ? Ou presque...
Hé hé...