Masque de géant cannibale, gardien de la maison des hommes ?
Pas si terrifiant ce grand masque polychrome, malgré sa langue tirée afin d'effrayer les ennemis, plutôt bienveillant semble-t-il.
Il était placé au centre de la façade ; de part et d'autre, des fentes étaient pratiquées afin d'y placer d'autres masques ou éventuellement des crânes.
Les grands yeux ronds comme écarquillés, les cercles concentriques de couleur, les curieux effets de vannerie ajourée en guise d'oreilles... Tout concourt à rendre l'aspect du masque comme celui d'un être accommodant et aimable.
Cela laisse place à une autre interprétation qui consisterait à y voir l'image d'une figure maternelle primordiale dont le corps serait précisément la maison des hommes.
Métaphore qui n'est pas anodine puisque ce « ventre » n'était-il pas le lieu où les hommes « enfantaient » des jeunes hommes !
Photo 1 : Jolika Collection, John & Marcia Friede, De Young Museum.
Photo 2 : Alfred Bülher, 1959, Archives du Museum für Völkerkunde.
Photo 3 : in The art of the Sepik River, 1971, Allen Wardwell