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On y était - Aufgang

Publié le 06 avril 2010 par Hartzine

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Photos © Patrice pour hartzine

Aufgang , La Machine du Moulin Rouge, le 25 Mars 2010

Retour sur le plancher des vaches pour le trio baroque mais expérimentaliste Aufgang, il en va de même pour moi, accompagné cette fois-ci de Patrice, à la Machine du Moulin Rouge. Je ne vais pas réitérer ma campagne de glaviotage sur ce club qui prend de plus en plus des allures de Bataclan. J’aimerais d’ailleurs beaucoup rencontrer  le nouveau tôlier de cette salle, car malgré tous les reproches que je peux brandir vindicativement sur ce lieu sans âme, force est de constater, au vu de la programmation, que des efforts considérables ont été fait pour recadrer l’ex-Loco dans un contexte hype de la nuit parisienne.

Mais ne nous attardons pas. Et si je reste un peu frustré de n’avoir pu assister à la prestation de Grand Pianoramax, pour cause d’entretien avec le combo cosmopolite Aufgang, excusez du peu, c’est avant tout pour la présence  ce soir là du poète-MC Mike Ladd plutôt que le grand machin-chose en question. Peu savent que ce manieur de mots, jouant avec son flow comme on dessine des avions en papier, fut prof de lettres à Cambridge. C’est sur ces derniers verbes que je déboule dans la chaufferie, après avoir dévalé une bonne quarantaine de marches en roulé-boulé. Appelez-moi Colt Sivers, même pas mal. La voix de l’homme imposant s’éteint sur quelques notes de Léo Tardin, le public applaudit. Mother Fuck… J’ai tout raté.

Mais qu’importe le spectacle attendu est dans la grande salle, sur la grande scène et donné par de très grands artistes quoi qu’on en pense. Si Rami Khalifé, Francesco Tristano et Aymeric Westrich ne révolutionnent pas la musique après de précédents essais remarquablement menés par Jeff Mills ou Carl Craig et Moritz Von Oswald,  le trio s’applique à gravir un échelon supplémentaire dans l’hybridation de la musique baroque et de la culture dancefloor. Le spectateur se demandant où sont les sièges en voyant au loin les deux pianos à queue se prendra rapidement les pieds dans l’escalator, sans espoir de redescente.

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C’est d’ailleurs dans cette optique gravitationnelle qu’est construit le set d’Aufgang commençant dans un registre moins ludique et plus Barock, les notes se font légères et virevoltent, soufflant sur mon visage comme un vent frais alors que la rythmique batterie/boîte à rythme affole pourtant déjà mes baskets. Décollage sur Channel 7, avant un lâchage sur Sonar. Impossible de ne pas s’abandonner devant cette attraction fiévreuse sur laquelle Rami et Francesco semblent prendre un malin plaisir à jouer au ping-pong, tapant frénétiquement chaque note qu’ils se renvoient au rebond. Aymeric quant à lui donne la mesure, et avec quelle cadence. Ce feu d’artifice explose dans un bouquet final euphorique qui me retourne l’estomac et me fait chavirer. L’auditoire est au septième ciel, et moi avec lui.

Les trois musiciens ne font plus dans la demi-mesure et assurent le show. Rami les mains plongées dans son instrument, gratte ses cordes, les chatouille, les énerve…  Aufgang est explosif, Aymeric explosant ses fûts, déchainé comme un diable, tandis que ses deux comparses s’agitent sur leurs pianos comme plongés dans un état second, dansant et transpirant. Le très housy Good generation m’aide légèrement à redescendre, les harmoniques plus claires se mariant parfaitement aux samples lumineux, rappelant le soleil de Barcelone et les odeurs s’échappant du marché de la Boqueria. Si je vous dis que le show m’a envoûté, vous me croyez maintenant ?

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