Selon certains analystes politiques et selon la presse, les électeurs de l’UDC se recruteraient chez les «perdants de la mondialisation», les vieux, les jeunes, les précarisés et même chez les étrangers. Selon un récent article paru dans La Liberté, le parti qui se dit démocratique et du centre séduirait même les jeunes enfants d’immigrés.
J’en connais qui ne vont pas être déçus du voyage.
En effet, le 19 mars dernier, avait lieu le vote final sur la 4e révision de la Loi sur l’assurance-chômage. Au Conseil national, la marque fut sans appel : la révision a été acceptée par 91 «oui», 64 «non» et 37 abstentions dont 30 émanant des rangs de l’UDC qui estiment que cette révision ne va pas assez loin. Entendez par là qu’elle ne limite pas suffisamment les prestations de cette assurance sociale, que cette révision n’est pas assez dure.
L’UDC aurait vu d’un bon œil, comme le PLR d’ailleurs, un délai de carence de 260 jours pour les jeunes qui ne trouvent pas d’emploi au terme de leur formation ainsi qu’un plafonnement à 260 jours d’indemnités pour les jeunes de moins de 30 ans sans enfants. On relèvera également que le parti du bouc aurait bien goûté une diminution des prestations de l’assurance-chômage pour les étrangers qui comme chacun le sait, sont trop généreuses alors même que ces derniers cotisent comme tout le monde.
Par contre, ce parti qui se dit populaire et se veut pourfendeur du politiquement correct n’a rien à dire contre les mesures qui seront introduites par cette 4e révision de la LACI. Des mesures qui sont la conséquence directe de la 3e révision de l’assurance-chômage qui avait introduit une baisse des cotisations paritaires de 3 à 2 % fournissant ainsi la pelle qui allait creuser le trou de cette assurance sociale. Inutile de dire que cette baisse des cotisations avait trouvé grâce aux yeux de l’UDC.
Aujourd’hui, les partis de droite, l’UDC en tête, vont donc faire porter le chapeau de la 4e révision de la LACI aux jeunes sortant de formation ou sans charge de famille pour l’essentiel, mais aussi au plus de 55 ans et aux intermittents du spectacle. Une disparité des sacrifices telle que les Jeunes libéraux-radicaux ont cru bon de s’engager, certes mollement, contre cette révision.
En soutenant de tout son poids ce démantèlement de l’assurance-chômage qui va toucher de plein fouet les jeunes, dont les jeunes étrangers, le parti du bouc montre donc bien son vrai visage : un parti bien ancré très à droite qui ne voit aucun problème à faire subir les conséquences du libéralisme triomphant aux classes populaires les plus sensibles à ce dernier.
L’UDC un parti populaire ? Mon œil.
Pour l’instant et dans l’immédiat, le meilleur réflexe est de signer et de faire signer la demande de référendum de l’Union syndicale suisse. À vos stylos !