http://www.liberation.fr/culture/0101628467-psychose-la-douche-froide
La lecture de cet article de Libération ouvre la perspective d’un film imaginaire absolument idéal.
On y apprend qu’il y aurait eu deux doublures, et non une seule, lors du tournage de la fameuse scène de douche du Psychose de Hitchcock. S’y ajoute la révélation selon laquelle la doublure de Janet Leigh, ancienne strip-teaseuse que l’on a dite depuis assassinée, n’est pas celle que l’on a crue.
Cette histoire – avérée ou non, c’est autre chose – ouvre des perspectives de récit et de mise en scène ahurissantes.
On en viendrait presque à penser que la révélation du journaliste Robert Graysmith a été commanditée par un Brian de Palma en rade de sujets pour pouvoir revenir une dernière fois à ses obsessions hitchcockiennes, pour nous laisser entendre que, somme toute, il avait raison de la fouiller depuis des décennies cette scène, d'y revenir encore et toujours.
On y imagine une sorte d’œuvre définitive, où le jeu, devenu routinier, sur les thèmes du double, du complot et des faux-semblants (on pense à Body Double évidemment, mais aussi à Sœurs de sang, à Obsession ou au Dahlia noir) y serait amplifié par une ultime variation sur la scène de douche de Psychose, l’image-source de son cinéma, maintes fois revisitée, maintes fois rejouée, telle la pierre angulaire de son maniérisme de cinéaste-cinéphile.
De Palma nous révélant les leurres et les mensonges dissimulés derrière le rideau de douche. Je n'ose y
croire.
Fantasme cinéphilique absolu, proposition vertigineuse. Comme si toute cette œuvre, souvent mal comprise,
devait finalement mener jusque-là.
Je referme les yeux et je laisse le film se dérouler…