Comme chaque année, le festival les Femmes S'en Mêlent nous a offert un événement musical exceptionnel 20 mars au 3 avril 2010 mettant en avant la crème de la crème de la scène féminine indépendante !
Grâce à Netta et à l'agence Ephélide la Streetkiss Team a eu la chance d'être présente pour une poignée de dates, et pas des moindres. Et c'est tout naturellement que dans cette première partie, nous vous parlerons de nos coups de cœur, des concerts qui nous ont profondément marqués.
Pour débuter cette 13ème édition, Les Femmes S'en Mêlent nous emmènent à l'Alhambra pour le concert de Soap & Skin.
Jeune autrichienne d'à peine 19 ans, Anja Plaschg (dans le civil) a construit un univers intimiste légèrement inquiétant, entre la folk et le gothique, la musique de chambre et l'éléctro. Oh joie, nous y avons eu droit ce soir avec musiciens c'est à dire rien de moins qu'un quatuor à cordes, une espèce de bugle (mais si, l'espèce de grosse trompette) et une choriste. Après une première partie terriblement monotone, la soirée fait place à Anja.
La scène est plongée dans le noir lorsque ses musiciens y font leurs apparition, perçant l'obscurité avec leurs lampes frontales pour rejoindre les pupitres. Ils sont tous affublés d'espèces de tuniques noires ornées des signes cabalistiques désormais habituels dans l'imagerie de l'artiste. Un petit pantin robotique vient prendre place derrière le micro et commence sa complainte. Le son général est tout de suite emprunt de la gravité et de l'ampleur des arrangements. Les musiciens seront quasi-parfaits tout au long du concert. La voie de la petite autrichienne, toute frêle sous sa choucroute informe, vous saisi immédiatement. Il en transpire une douleur et une urgence presque palpables. Anja prend ensuite place au piano d'où elle lance ses samples, qu'elle gère avec l'aisance d'un vieux loup des platines, donnant la réplique à ses musiciens.
Du point de vue communication scénique la demoiselle est très sobre et se cantonne à quelques "merci" sporadiques entre les chansons. Interrogée en 2009 à ce sujet elle répondait "Si j'avais eu quelque chose à dire je serais devenue écrivain". ça se tient... Mais sa présence et l'intensité de son chant habitent largement la scène, d'où elle nous emmène visiter ses tourments. Parmi la set list, on peut souligner notamment un Spiracle totalement déchirant de douleur. Anja y hurle à la limite des larmes tout en restant toujours aussi impeccable au piano, évoquant sa souffrance d'enfant. En fin de concert, sa Marche funèbre se fait martiale, l'artiste quittant son piano pour aller chanter au centre de la scène, dirigeant sans même les regarder ses musiciens dans une espèce de parade saccadée, l'énergie du morceau restant en pleine tension du début à la fin, et physiquement visible à travers l'artiste totalement habitée. Nous sommes donc portés d'un bout à l'autre de ce concert entre douceur et malaise, sans même nous en être rendu compte. En étrange conclusion, Anja nous fait en rappel une surprenante comptine en autrichien-allemand, nous laissant dans l'étrange. Elle quitte ensuite la scène toujours aussi économe en mots, mais visiblement touchée par la reconnaissance d'un public parisien conquis.
Indubitablement ce concert était très particulier, un ovni d'une voluptueuse violence. Certes, on pourra toujours comparer Soap & Skin à Coco Rosie pour son intimisme et ses rythmiques bruitistes, la fausse nonchalance d'une Cat Power ou même la torturée Nico époque Velvet (How class is that ?), mais son univers reste singulier. Il y a une vraie originalité qui semble sincère à visiter le paysage sombre dans lequel elle nous invite. Mais il y a surtout une vraie créativité musicale, servie par une vraie musicienne qui créé une musique qui semble lui ressembler.
LFSM ont bien réussi leur pari, la rencontre avec Anja vaut incontestablement le détour, et on en ressort pas indemne...
Deuxième grosse claque du festival, la prestation de John & Jehn. C'était à La Maroquinerie, lundi 30 mars.
La salle (bondée) de la rue Boyer accueillait Camille Berthonier & Nicolas Congé a.k.a. John & Jehn, duo français exilé à Londres, accompagnés sur scène par Maud-Elisa (plus connue musicalement comme Le Prince Miiaou). John & Jehn, c'est l'un des couples les plus sexy et excitant de la scène rock actuelle.
Arrivé à la dernière minute, je n'ai malheureusement pas pu assister aux prestations des non moins excellents Trash Kit et Jesca Hoop (qui remplaçait Däg for Däg pour cause de grossesse plus qu'avancée...)
En couple à la ville comme à la scène, il se partagent, dans une parfaite osmose, chant et instruments, délivrant des compositions au dessus desquelles planent les fantômes du Velvet, de New Order et Joy Division.
Venus présenter Time For The Devil, et ainsi dévoiler en live leur deuxième opus, ils étaient plus qu'heureux d'être là, face à une Maroquinerie complète et en ébullition. Ils ont livré un show aussi électrique que détonnant qui en a laissé plus d'un bouche bée. Des frenchies so british bourrés de talent qui viennent de confirmer que les meilleures ondes musicales se trouvent définitivement de l'autre coté de la Manche.
Meilleurs moments: Shy, Vampire, Time For The Devil, London Town, pour ne citer qu'eux.
Putain que c'était bon, ça sentait la bière et la sueur, une bonne claque rock n'roll, j'en redemande assurément !!
Un grand merci à Netta @ Ephélide
To be continued... Stay Tuned !
Jeu de briques
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Pacman
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