Après presque deux mois, je commence enfin à me faire des contacts dans la petite ville d'Opotiki. Rencontre d'Elise, une française de 21 ans, ici pour un stage d'un an dans le cadre de ses études, et qui habite en colocation à Ohope (voir album photo). Et Antonia, une allemande de 20 ans, fille au pair à Tauranga (plus ou moins 2h de route d'Opotiki).
Elise, Antonia, et moi...
A l'occasion du Labour weekend, le lundi 26 Octobre est ferrié. Et heureusement, il en va de même pour moi. Hors de question de louper cette occasion, nous voilà parties toute les 3 pour notre premier voyage en NZ.
Préférant commencer doucement, nous décidons de visiter la côte Est (sur laquelle nous nous trouvons mais relativement au Nord) en la longeant en voiture tout en descendant vers le Sud (route 35). Il faut savoir que les routes en NZ sont très bien pensées, car elles passent très près de la mer, souvent en haut d'une montagne (ce qui vous donne une sacrée vue!), et permettent d'en voir un maximum sans s'arrêter.
Nous partons donc samedi midi d'Ohope, direction Te Kaha, la première "ville" (village dirons-nous...). Les routes en NZ sont limitées à 100, mais en France, nous ne roulerions pas plus vite de 70 (et encore). En bon touristes que nous sommes, nous nous promenons à un petit 50km/h là où la vue est la plus belle, nos appareils photos à la fenêtre.
Vue d'en bas...
Plus nous descendons, et plus les plages sont superbes. Oubliez les plages de sable blanc et les palmiers. Ici
Pas de temps à perdre, une fois le soleil couché nous partons direction East Cape. C'est une pointe de terre qui s'enfonce dans la mer à l'extrême Est. C'est le premier endroit au monde où le soleil se lève. Il était donc obligatoire que l'on dorme sur place et que l'on se réveille à tant pour le lever du soleil (oui oui c'était un week end soleil je sais!!!).
Arriver en vue du panneau, on comprends que l'on doit quitter la route principale et rouler encore 20km. Sur la carte, la route que nous quittons est rouge (il n'y a pas au dessus du rouge en NZ excepté une très courte portions verte d'au maximum 100km dans tout le pays) et celle sur laquelle nous allons est orange. Donc théoriquement, ça devrait aller. Dans la pratique c'est un peu plus compliqué. Nous débarquons sur un chemin de terre, avec sur notre gauche la mer en contre bas (vraiment bas le contre bas hein ;) !!!) et sur notre gauche un mur de végétation (c'est en fait une montagne). Heureusement, parfois nous roulons aussi entre des prés et des étendues d'herbes. Mais déconseillé tout de même à tout conducteur ayant le vertige. Notre moyenne est de 20km, nous mettons donc un peu de temps à rejoindre le bout du bout. Il fait déjà nuit depuis un moment et le temps semble long.
Nous arrivons finalement sur une sorte de parking, en contre bas d'une colline où se situe la Light House (c'est un phare quoi...). Allez, pas de temps à perdre. Petit détour aux toilettes, en pyjamas, et hop dodo pour tout le monde dans la voiture (pas facile facile à 3!). La nuit est affreuse, il pleut, ce qui nous empêche d'ouvrir convenablement les fenêtres et la condensation s'accumule. A l'inverse de nos heures de sommeil. Peut être 4h grand maximum...
Le réveil sonne, et nous n'avons pas une minute à perdre si on veut voir le soleil se lever. Avec la lumière du jour, on se rend compte que la colline va nous boucher totalement la vue... On repart donc avec la voiture pour trouver un petit endroit dégagé.
Ouf on l'a! Le soleil se lève sur la mer, au côté d'une sorte d'île. Les couleurs sont magnifiques, mais moins grandiose que le coucher. Après ce petit spectacle, nous revoilà sur notre route. A noter qu'elle est pratiquement à sens unique mais que tout le monde la prend dans les deux sens. De jour, le trajet nous paraît bien moins long et nous arrivons déjà sur la "grande" route.
Pourtant, cette route me laissera un drôle de souvenir. Jamais auparavant je ne m'étais senti aussi perdu au milieu de rien. Ici, l'homme n'a quasiment rien touché. La sensation est presque indescriptible au travers de simples mots. Au début on s'extasie sur les paysages et sur un peu tout. Puis au fil du chemin, j'ai commencé à me sentir mal, comme si je n'étais pas à ma place, que la nature était hostile et que je ne faisais pas la loi sur ces terres. Que l'homme était un simple invité. On est juste heureux de l'avoir vu, presque redevant, mais on ne s'y attarde pas.
Petit arrêt pour se débarbouiller et petit déjeuner puis on est repartis sur la route. Direction Gisborne. Cette fois la route est plus à l'intérieur des terres, on m'avait donc conseillé de ne pas m'y attarder car peu intérressante. Pourtant quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver entre montagnes et vallées, au milieu de paysages tous plus beaux les uns que les autres. Les photos rendent malheureusement peu hommage à ce que j'ai vu. On se sent tout petit dans ce décor. La végétation reprend ses droits, et excepter la petite route sur laquelle on circule, il n'y a rien. Quelques prés avec des vaches et des moutons à la rigueur... On croise plusieurs animaux sur le bord de la route: vaches, chevaux, moutons, tout ce petit monde se ballade en liberté... On ne pourrait trouver endroit moins imprégné de l'homme.
Au bout de 3h, nous arrivons à Gisborne. C'est une jolie petite ville, qui semble assez balnéaire. Elle se situe au bord de l'eau (comme à peu près tout en NZ) et est traversée par une rivière (la plus petite de NZ dit fièrement le panneau!). Une belle petite promenade fait le tour du port et longe la mer, au milieu d'espaces verts et de palmiers. Ca y est, on peut le dire: nous voilà de retour à la civilisation.
Je ne sais pas si c'est le beau temps, les paysages précédents, ou simplement ma bonne humeur, mais tout me paraît somptueux. J'adore cette ville.
On se promène quelques temps (surtout après tant de voiture) puis on part manger en ville. Le centre ville ressemble à celui d'Opotiki. Il fait vieillot. Vous jugerez sur les photos, mais ici, les villes ont cet air ancien. Rien que les devantures des magasins font vieux. Ca fait parti du charme du pays je suppose....
Pour finir notre petit périple, nous allons nous allonger sur une plage proche de la ville, et je finis par m'endormir sur le sable chaud (déconseiller en NZ, le soleil est particulièrement dangereux à cause du trou dans la couche d'ozone juste au dessus du pays). La nuit a été courte et je profite à fond du moment.
Une petite heure plus tard, nous voilà parti sur la route du retour. 2h de route de prévue. Rapide me dis-je... Et bah non! On se retrouve de nouveau dans les montagnes, mais cette fois il n'y a plus de vallée. Seulement deux énormes montagnes qui entoure la route, et à l'occasion une petite rivière que l'on longe ou traverse. Impossible de savoir d'où vient et où va la route. Uniquement de la végétation. Pas une voiture en vue. Je me dis que nous sommes 3 pauvres filles au milieu de milliers d'oiseaux (l'animal le plus présent en NZ) cachés dans ce décors. Des étoiles pleins les yeux, je ralentis mon allure et rentre tranquillement à 50km/h, ma tête ne sachant vers où se tourner tant il y a à voir.
De retour sur la route familière de la maison, je me rends compte que tout ce qui m'entoure est superbe et que j'étais plongée dans un état de demi conscience depuis mon arrivée. Moi qui me trouvais trop peu dépayser par le pays, une fois mes yeux bien ouverts, je ne suis pas déçue!!!!
Encore maintenant, une semaine après mon retour, je suis béate d'admiration à chaque nouvelle redécouverte d'endroit où j'étais déjà passée plusieurs fois. Il m'aura fallu deux mois et une petite aventure dans le pays pour m'ouvrir les yeux et me montrer à quel point l'aventure que je vis est grandiose.
Oh, pour ceux qui ont été jusque là et qui ont bien suivi, vous avez du vous demander où était passé le 3ème jour dans mon planning. Nous sommes simplement rentrées plus tôt que prévue (mauvais calcul du temps nécessaire).
Voici un lien internet qui explique quelques petites choses sur la côte Est: http://voyages.liberation.fr/jeunesse-dun-tour-du-monde/east-cape-balade-hors-du-temps