![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3862](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-1.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3865](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-2.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3867](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-3.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3858](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-4.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3912](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-5.jpeg)
De saveur et de cuisine, il allait bien être question au cours de la visite – le groupe ayant développé des ateliers d’art appliqué, les Oméga Workshops, dans l’intention de créer une passerelle entre les arts nobles (la peinture pratiquée par Vanessa Bell et son amant Duncan Grant en particulier) et la vie de tous les jours (d’où force pichets, plateaux et vaisselle). L’exposition reconstituait en partie la maison de Charleston (celle de Vanessa, la sœur de Virginia Woolf, et de son amant), meublée et décorée selon les dessins des maîtres des lieux. Qu’on apprécie par exemple ce salon acidulé :
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3937](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-6.jpeg)
Quant à la cuisine, elle était étrangement évoquée, de façon radicalement différente par les deux peintres. Le tableau de Vanessa évoquait avec réalisme le travail de la cuisinière, légumes à éplucher, à laver, à peser, harmonie des couleurs rousses et vertes, dessin étoilé des feuilles, jaune des pommes et dégradé de navets, devant la cocotte qui fume…
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3938](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-7.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3940](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-8.jpeg)
Je tombai en admiration ensuite devant la version de Duncan Grant : cuisine féminine toute rondeur, celle des chignons, des seins, des assiettes, des lampes, des jupes et des bras qui enlacent. On y surplombe une table cubiste, tandis qu’un jeune homme, à la nudité rose et grise de nouveau-né, doucement incongrue, sourit dans un coin. Toutes les générations de femmes semblent s’y être donné rendez-vous, y compris sur les murs où deux figures féminines se détachent, l’une stylisée, l’autre plus réaliste, sortes de sucreries multicolores et délicates.
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3941](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-9.jpeg)
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3942](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-10.jpeg)
La dernière salle exposait des brochures éditées grâce à la Hogarth Press du mari de Virginia et particulièrement un menu. Vous n’y verrez peut-être rien, mais il est à noter que le repas des membres du groupe de Bloomsbury commence par le potage alpha et s’achève avec la glace à l’oméga (qui veut essayer ?).
![Repas dominical – à Bloomsbury DSCN3946](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-11.jpeg)
La boutique à la sortie proposait des cabas éminemment littéraires, des sirops aux couleurs avantageuses et un indispensable : le livre de recettes de Grace, la cuisinière de Charleston. J’y ai retenu une recette d’apple omelette consistant à faire revenir des rondelles de pommes dans une poêle avant de les mêler à deux ou trois œufs battus avec du sucre. On fait cuire l’omelette que l’on saupoudre à nouveau de sucre. C’était délicieux, en finissant la chambre de Jacob. (Le livre est brun comme le laisse supposer la bande médiane, je ne peux pas vous dire d'où vient ce bleu spatial)
![Repas dominical – à Bloomsbury grace_at_charleston](http://media.paperblog.fr/i/305/3057821/repas-dominical-bloomsbury-L-12.jpeg)
En sortant de l’expo, je décidai qu’il me fallait acquérir de toute urgence un roman de Vita Sackville-West (amante de Virginia). Il me fallait même le rencontrer par hasard, sur les étals des bouquinistes lillois que j’examinai attentivement, les mains gantées (il y avait encore de la neige, à Lille, à ce moment-là). Vita m’empêcha d’acquérir un roman de Rosamund Lehmann, des nouvelles de Mansfield. Je rentrai les mains vides à cause de cette Vita-chimère, une façon sans doute de m’inviter à lire plutôt Woolf. Pourquoi pas ?