Le salon du tourisme qui se tenait à Paris ayant refermé ses portes, il est grand temps de se demander comment nous voyagerons demain et même après-demain. Le touriste va-t-il devenir un cybertouriste ? Le voyage avec un ordinateur, un téléphone portable, un appareil photo numérique et un GPS changerait radicalement la donne.
"S'il te plaît, ne m'indique pas le chemin, je ne pourrai plus me perdre" dit le sage. Eh bien, avec le GPS, plus de risque de s'égarer. Plus d'errance, plus d'aventure, plus d'imprévu. Le voyage initiatique d'un Kerouac serait à reléguer définitivement au rayon des expériences révolues. Le sociologue Jean-Didier Urbain, spécialiste du tourisme, nous montre comment notre rapport au voyage a évolué : "Nous avons connu le tourisme de découverte, celui de Christophe Colomb, le tourisme d'aventures à la Philéas Fogg, nous accédons désormais au tourisme de vérification et de validation à la Don Quichotte : la réalité est-elle conforme à ce qui est écrit dans les guides ou sur Internet ?"
Autre grand changement de comportement : la question de l'environnement. Nouvelle tendance à privilégier le train plutôt que l'avion, à louer une voiture sur place au lieu d'utiliser son propre véhicule pour arriver à destination.
Et puis, comme nous allons fragmenter de plus en plus nos vacances et nos congés, les voyagistes seront bien obligés de concevoir des offres tout au long de l'année et plus seulement pour les sacro-saints mois de juillet et d'août. Ils ont d'ailleurs déjà commencé à prendre en compte les desiderata de leurs clients, de plus en plus exigeants.
Pierre Zimmer
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