Je me suis résolu à acheter France Soir, il y a deux semaines. Histoire de voir. Passons sur le relancement financé par un fils d'oligarque russe. On n'entend rien, à part Marianne. Que n'aurait-on pas ouï si, je ne sais, tiens, Rupert Murdoch par exemple, avait racheté ledit canard boiteux... Mais le Rupert est plus malin que ça, il vit avec son temps, lui. Il a un pied dans le web. Un grand pied.
L'histoire récente de France Soir me fait penser à cette phrase de Marshall McLuhan: "We drive into the future using our rear view mirror. The past went that-a-way. When faced with a totally new situation, we tend always to attach ourselves to the objects, to the flavor of the most recent past. We look at the present through a rear view mirror. We march backwards into the future." Le relancement de France Soir est la parfaite illustration de cette nostalgie castratrice d'un temps où ça allait mieux. Les Trente Glorieuses. L'avant premier choc pétrolier. Une ère idéalisée. Le choix des contributeurs au titre n'est pas innocent. Gérard Carreyrou (né en 1942), Patrick Poivre d'Arvor (né en 1947), Bernard Debré (né en 1944), Laurent Cabrol (né en 1947), Guy Savoy (né en 1953) De bons vieux baby-boomers.