Très instructif l'entretien de Ouest-France avec Jean Arthuis. Globalement, je m'accorde avec les priorités du Sénateur de la Mayenne, cela n'est pas nouveau, ainsi qu'avec sa dénonciation des lois de circonstances entièrement tournées vers la sphère médiatique. Je me suis entre autres arrêté en particulier sur l'une des questions posées par Ouest-France au président de l'Alliance Centriste :
Question : Les centristes présenteront-ils un candidat à l'élection présidentielle de 2012 ? Hervé Morin sera-t-il ce candidat ?
Réponse : Dès que nous aurons bouclé nos propositions, nous devrons choisir un candidat apte à porter notre projet devant les Français. Il sera désigné à l'occasion de primaires. Il n'est pas imaginable que notre candidat soit membre du gouvernement.
Bon, cela a le mérite d'être clair : exit le père Morin, mais...également Borloo puisque ce dernier est membre du gouvernement. Il reste à trouver un candidat centriste, et cela ne va pas être commode, parce qu'en dehors de Bayrou, je n'en vois pas qui puisse rassembler sur son nom un nombre important de suffrages. André, un des rares libéraux du MoDem, corrobore cette analyse, en posant la question qui taraude vraisemblablement Arthuis, celle de la crédibilité...Et il n'est pas le seul, c'est aussi l'avis du blogueur Reversus... D'autres peinent à se représenter ce qu'il pourra bien émerger de ce grand désordre...
Paradoxalement, c'est la mort politique qui pourrait permettre à François Bayrou de se recentrer. Comme je l'ai déjà écrit, c'est la dérive bonapartiste sarkozyste qui a poussé François Bayrou à se déporter, par réaction, sur sa gauche. Si la droite revenait à une candidature plus traditionnelle et plus sérieuse, il deviendrait possible à François Bayrou de reprendre sa place naturelle au centre de l'Échiquier politique.
La droite a reproché à François Bayrou une prétendue obsession anti-sarkozyste, mais voilà, désormais, qu'elle fait le même constat que l'homme du Béarn. Il était temps...