Paris. Sa Tour Eiffel, ses bateaux mouches, Montmartre, le Sacré Cœur… Une ville magnifique qui attire et subjugue des millions de touristes. Mais gare ! La déprime rôde…
Certains touristes japonais sont frappés par le Pari shōkōgun, le «syndrome de Paris», qui se traduit par un sentiment de mal-être voire de dépression.
C’est le docteur Hiroaki Ōta, psychiatre au centre hospitalier Sainte Anne à Paris, qui a créé le terme « Syndrome de Paris » en 1991. Selon lui, c’est le décalage entre l’image que se font les Japonais de la France, au travers de films comme Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et son Montmartre totalement fantasmé, et une réalité bien plus morose, qui serait une des causes de ce mal-être ! Faute également aux magazines japonais qui idéalisent la capitale française.
Les touristes japonais sont également confrontés au fossé qui existe entre nos deux cultures. Voici ce que les nippons ne supportent pas chez nous, les gaulois : nous exprimons ouvertement nos opinions, nous coupons la parole et quand nous sommes en désaccord, nous le faisons savoir ! Tout le contraire de l’éthique japonaise. Sans parler de l’attitude jugé trop latine (lourde) des hommes français envers les japonaises… Le «syndrome de Paris» peut aller dans de rares cas jusqu’à l’hospitalisation et le rapatriement.
Quelques chiffres qui relativisent le propos : de 1988 à 2004, 63 patients ont été hospitalisés dans le service du docteur Ōta. Après un traitement d’une durée moyenne de deux semaines, tous ont été rapatriés, de préférence avec un membre de leur famille. Sur ces 63 patients, 48 présentaient des troubles schizophréniques ou psychotiques, 15 présentaient des troubles de l’humeur.
Le «syndrome de Paris» a inspiré le nom et le thème d’une nouvelle de Philippe Adam, qui affirme qu’on « rend assez mal aux Japonais l’affection qu’ils portent pour la France ». Et la réalisatrice japonaise Saé Shimaï en a fait un court métrage en 2008.
Yann Thiersen - La Valse d’Amélie
http://oa.fc4.ru/music/yt-2001-19.mp3