Je vous transmet un commentaire laissé sur l'excellent site smartshare, en réaction à l'indignation de quelques redresseurs de conscience inquiets pour les (leurs?) droits d'auteur, et probablement un peu victimes d'une propagande de l'industrie du divertissement.
Tous les documentaires qui sont proposés ici sont passé à la TV. Chacun a eu le droit de les enregistrer. Nous ne faisons que partager cela : c'est à peu près le même délit que prêter une cassette VHS d'un truc que l'on a enregistré soi-même.
Maintenant c'est à plus grande échelle parce que c'est multilatéral, c'est vrai. Mais il faut remarquer que :
1/ Ce partage n'occasionne aucune baisse des ventes de DVD (comme le prouvent les ventes de films de fiction piratés depuis des années)
2/ En revanche il donne libre accès à l'information, ce qui pourrait constituer honnêtement la base d'une législation différente.
3/ Un majorité de français copie illégalement des œuvres audiovisuelles : cela a-t-il un sens de criminaliser toute la population ? Est-ce que ce ne sont pas la loi et le modèle économique qui sont en retard dans ce cas-là ?
4/ Justement, il y a de nombreuses pistes alternatives, viables et intéressantes pour un nouveau modèle de production et de distribution. Cf La quadrature du net et tous les travaux innovants mais ignorés dans cette sphère.
Le problème ce sont les distributeurs qui craignent de perdre leurs marchés : les auteurs/producteurs peuvent grâce au net distribuer eux-mêmes et sans frais. Un intermédiaire est devenu inutile par la dématérialisation des supports. Ils se battent pour conserver leurs marchés. Ne nous trompons pas de combat. Des solutions comme la licence globale sont à creuser. Il y aurait là une source de financement pour les auteurs. On peut imaginer d'autres mécanismes, plus justes pour le monde du doc, plus rémunérateurs pour les auteurs (on vit mal du doc de nos jours, il faut souvent piger à côté), plus stimulants pour la création.
Est-ce vraiment une réflexion pour nos élites politiques ? Non, évidemment, c'est un alibi. Ce qu'ils défendent, ce sont les revenus des majors.
L'innovation, la vraie, frappe à la porte, mais elle n'a pas bonne presse dans les allées du pouvoir. ...