«La société du bien-être et du respect» par Martine Aubry

Publié le 05 avril 2010 par Gezale
« Martine Aubry ébauche un programme d'alternance pour 2012 autour d'une "société du bien-être", du "soin mutuel", dans une interview-fleuve au site Mediapart. Au passage, la première secrétaire du PS affirme qu'aujourd'hui, "on ne parle aux Français que de contraintes et de risques". "Parlons-leur d'opportunités. Nous vivons en 2010 avec Nicolas Sarkozy la négation même du débat démocratique."
Alors que son parti ouvrira fin mai la première de quatre conventions sur le "nouveau modèle de société", Martine Aubry entend porter "un autre modèle de développement économique, social et durable, mais aussi un autre rapport des individus entre eux et avec le collectif". Cette "société du bien-être et du respect" vise à passer "d'une société individualiste à une société du Care , selon le mot anglais, que l'on pourrait traduire par le soin mutuel : la société prend soin de vous, mais vous devez aussi prendre soin des autres et de la société".
La patronne des socialistes, tout auréolée du succès socialiste aux régionales, n'est jamais interrogée sur ses intentions pour 2012 dans ces 12 pages. Mais ses propos ressemblent fort à une ébauche de projet présidentiel. "Nous ne sommes pas en train de faire le programme du candidat", assure-t-elle cependant. "Je ne veux pas que ce soit le parti en chambre qui annonce son point de vue définitif dès la fin mai. (...) Apportons une philosophie générale, qu'il faudra approfondir avec les partenaires sociaux."
Interrogations autour du quinquennat
Mais pour mettre en oeuvre une politique, si Martine Aubry "croit plus que jamais" au non-cumul du mandat, "la chance du parti", elle s'interroge, en revanche, sur le quinquennat : "Je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans.""Il faut donner le temps pour que la réforme soit comprise et que les gens se l'approprient", juge-t-elle. Elle pense que "le temps actuel est un temps qui ne permet pas de prendre en considération la complexité de la société, le temps de la démocratie et le temps de l'action". "Du coup, on est obligés de faire les choses rapidement et brutalement, car la visée électorale est plus importante que la visée politique", selon la maire de Lille.
L'action passée de la gauche ? "Nous avons sous-estimé les conséquences du bouleversement du monde du travail", "nous n'avons pas suffisamment pris en compte l'éclatement même de la société", "le travail programmatique a manqué" à partir de 1997, analyse-t-elle. Celle qui est parfois surnommée la "dame des 35 heures" entend donc "inventer les réponses d'aujourd'hui, qui ne sont évidemment pas celles de 1997"."À chaque fois que nous nous sommes éloignés des valeurs de la gauche, les électeurs nous ont sanctionnés", martèle-t-elle.
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