Tout le jour, je me remplissais de mûres, de raiponces, de salsifis des prés, de pois verts, de graines de pavot, d'épis de maïs grillés, de baies de toutes sortes, prunelles, blessons, alises, merises, églantines, lambusques, fruits sauvages. (...) Hélas, je ne pourrai plus aujourd'hui faire ces superbes picorées. Sous prétexte de prévenir les dégâts, l'administration a fait détruire tous les arbres fruitiers des forêts. Un ermite ne trouverait plus sa vie dans nos bois civilisés. Défense aux pauvres gens de ramasser jusqu'aux glands et aux faînes ; défense de couper l'herbe des sentiers pour leurs chèvres.Proudhon
Citadin, je ne connais pas la moitié de ces fruits des bois, et je réalise soudainement à quel point nous avons mis la nature sous contrôle : les arbres fruitiers sont dans les exploitations agricoles, les autres sont dans les bois. Je n'avais jamais imaginé qu'en France, il y a deux cents ans, les forêts aient pu fournir gratuitement toutes sortes de denrées comme c'est encore le cas hors de l'occident. Plus rien n'est gratuit chez nous. C'est sans doute cela, la différence entre la "nature" et "l'environnement". ...