L'atelier de Lucian Freud

Le Centre Pompidou consacre une importante exposition de la peinture du londonnien Lucian Freud  qui se poursuivra jusqu'au début de l'été 2010. Lucian Freud, petit-fils de Sigmund est un peintre de la chair, un félin solitaire qui creuse les sillons tourmentés d'un Bacon ou autre représentant de la"London School". Sa peinture installe les corps dans un aller-retour dynamique avec son environnement ("surrounding") et sa recherche d'un rendu de la peau forclot toute ornementation ou préciosité. L'absence de la moindre concession  rend cependant cet artiste contemporain-ce qui n'est pas un compliment à en croire le dernier livre de Catherine Millet. L'art contemporain étant selon elle, déjà un art du passé( il n'y a donc pas d'art contemporain-ce qui n'est pas une découverte!-, l'important étant  l'art "en train de se faire"! Et de ce point de vue , la peinture de Freud , n'y ressemble en rien. Hormis les textures, les pâtes(à l'admirable pouvoir de fixer ces bourrelets, plis, reflets, ou aussi,les matériaux associés sur la toile, rien n'émeut, ne révulse ni n'attire dans cette vision de l'Atelier du peintre de ses modèles et de lui-même (beaucoup d'auto-portraits).Dans la dernière salle, une série de photos dévoilent les vraies modèles de Freud. Ce qui permet d'apprécier le travail de distorsion qu'il a fait subir aux corps replets plus que morcelés. Un film , ponctué de paroles de l'artiste qui marche sur les quais de Londres, un faucon à la main , sur la musique d'Arvo Part -une musique en voie de détrôner  Satie comme illustration musicale des 2 minutes des Journaux télévisés).

L'exposition Lucian Freud est plutôt décevante.

On en ressort comme on y est entré.En attente d'être surpris. Et, malgré ces monceaux de chair peu érotique,sans la moindre petite émotion épidermique.