Une caméra dans le lycée ? Fais tourner l'information !

Par Actualitté
Mince, déjà que Big Brother s'implante dans nos rues, voilà qu'il serait également en train de prendre ses quartiers dans les lycées. D'ailleurs, explique Owni.fr, 60 % des lycées de l'Île-de-France seraient pourvus de caméras destinées à la vidéosurveillance des établissements. Or, paradoxe, note le site « dans le Val-de-Marne, les trois dernières agressions d’élèves ont eu lieu dans des lycées… équipés de caméras ». De quoi grincer des dents...
« Problème : il n’existe pas de recensement des lycées vidéosurveillés. On sait qu’il y en a de plus en plus, et que le gouvernement veut en vidéosurveiller encore plus, mais on ne disposait à ce jour d’aucun outil permettant de les recenser, de savoir si cela a servi à quelque chose, ou pas, combien ça a coûté, où sont les caméras… »

À ce titre, Owni propose désormais un outil qui va mettre en place les « états généraux de la vidéosurveillance dans les lycées », avec bientôt un doublé gagnant, celui de la biométrie qui sévit dans les cantines scolaires. À travers le site Lycees.eu, véritable appel au remplissage des Cahiers de doléances, on invite tout un chacun à prendre part à l'apport d'informations sur les lycées.
Vous y trouverez une carte de France répertoriant tous les lycées, et nous vous proposons de l’”augmenter” de vos témoignages et informations. Vous êtes donc cordialement invités à venir y indiquer si votre lycée est vidéosurveillé, et si oui par combien de caméras, à quel prix, mais également d’y publier des photos des caméras, des bornes biométriques, à nous faire part du nombre de surveillants non remplacés, ou en manque, des problèmes d’insalubrité, d’effectifs, d’encadrements, d’insécurité…
Des cahiers qui serviront à dévoiler la réalité de la situation et « contribuer au débat public ».
Privilégier les machines et leur optique au détriment des humains qui sont largement remplacés par les caméras ne serait finalement qu'un leurre. C'est une thèse que défend Éric Debarbieux, président de l'Observatoire international de la violence à l'école et du comité scientifique des États généraux de la sécurité à l'école. Dans une Tribune accordée au Monde, il revenait en effet sur la question des caméras. « La vidéosurveillance n'est pas une solution suffisante. Elle n'a qu'un effet dissuasif très marginal. De fait, la violence à l'école est massivement autre que l'intrusion ou le paroxysme brutal. »
Alors vraie solution que d'en appeler à la participation des internautes pour démasquer ces gadgets ? Tanguy Le Goff, sociologue estime que la prudence reste de mise. « La logique est totalement différente entre deux caméras placées à l'entrée pour des motifs de gestion, et un dispositif de quarante caméras qui quadrillent l'intérieur et l'extérieur du lycée. » (Le Monde)