« Le tour du monde en 80 secondes » est une vidéo en stop-motion shootée avec le Sony Cyber-shot HX5V, un appareil muni de fonctionnalités GPS dont elle a vocation à faire la promotion.
Son titre nous inscrit d’emblée (au niveau littéral) dans l’univers du voyage, se démarquant ainsi des thèmes de la famille et de la de la convivialité que l’on retrouve souvent dans la catégorie.
Mais il nous inscrit également, par sa référence à l’œuvre de Jules Vernes, dans le registre du défi : il évoque quelque chose qui ne va pas soi et appelle une forme de prouesse.
Sony renouvèle le challenge originel de Phileas Fogg par une surenchère (80 secondes VS 80 jours) qui déplace son objet du domaine du voyage vers le domaine du récit.
Ainsi, la performance artistique proposée par Sony, se présente comme un double accomplissement :
- la réalisation du tour du monde
- le récit de ce tour du monde
UN « AUTHENTIQUE » TOUR DU MONDE
Sony, dans ses communications, cultive volontiers l’hyperbole, le spectaculaire et la démesure, comme en témoignent par exemple les publicités Bravia ou encore la longue tradition des publicités Playstation Station et leur caractère surréaliste.
Ici la marque nous surprend à la fois par la sobriété de la réalisation et par la discrétion du branding. Et pour cause : de l’authenticité de la performance artistique proposée dépend la crédibilité de la démonstration produit sous-jacente.
Le contrat de communication passé avec les internautes est donc fondé sur un défi relatif aux conditions de réalisations de la vidéo : ce tour du monde, tourné en 3 semaines et avec « 0 repérage », est présenté comme accompli avec les moyens du bord, sans artifices, presque comme une improvisation.
Il vaut par son écart par rapport aux pratiques publicitaires traditionnelles, aux multiples filets de sécurité et au confort logistique démesuré dont bénéficient souvent les créatifs.
Le branding est dilué au point qu’on ne sait plus vraiment s’il s’agit d’une performance artistique ou service d’une publicité ou de l’inverse.
La marque et son appareil font figure de modestes adjuvants du photographe. La vidéo porte à elle seule, implicitement, la promesse de marque, sans le concours d’aucun logo ou accroche publicitaire.
UNE PERFORMANCE NARRATIVE
Le deuxième grand défi de cette vidéo est un défi narratif : comment raconter et faire vivre à l’internaute un tour du monde en 80 secondes ?
Si ce défi a l’air a priori impossible ou insensé, il n’en est pas moins un exercice du style dans l’air du temps.
Il est symptomatique d’une époque où les distances et le temps sont de plus en plus compressés, du rétrécissement de notre « temps de cerveau de disponible » et du triomphe de la snack culture qui en est le corolaire.
C’est ici les caractéristiques formelles du stop-motion qui permettent de relever le challenge en faisant apparaître le monde comme un village global dont il est aussi facile de faire le tour en vrai que derrière son écran.
On songe à une vue kaléidoscopique que l’on aurait éclatée et dont on aurait organisé les fragments dans le temps…
Le stop-motion instaure un rapport particulier entre le temps et l’espace.
Telle une ligne en pointillé qui vient joindre les différentes stations d’un voyage, il constitue une nuance intermédiaire entre la dimension discrète (mais statique) de la photo et la dimension continue (mais bavarde ou peu synthétique) de la vidéo qui se prête particulièrement bien au récit de voyage.
DEVENIR LE STORYTELLER DE SES VOYAGES
La véritable promesse que l’on découvre en filigrane derrière cette vidéo est la suivante : les fonctionnalités GPS de l’appareil vous permettent, à l’image d’Alex Profit, de raconter mieux et plus facilement les histoires de vos voyages.
Avec les appareils numériques compacts, nous remplissons nos disques durs de gigas et de gigas de photos que nous utilisons finalement assez peu, en partie parce que leur indexation, leur tri, et leur organisation sont devenus un travail fastidieux, voir pénible.
Mais le voyage, comme la lecture, se pratique autant pour lui-même que pour « avoir voyagé », pour avoir des choses à raconter, à partager…
La fonction GPS, en permettant à aux utilisateurs de documenter leur voyage, de retracer leur parcours et de représenter facilement sur des cartes, accroît les capacités narratives des consommateurs.
VERS DE NOUVELLES FORMES NARRATIVES BASEES SUR LES CARTES
La géolocalisation est sans conteste une des grandes tendances de l’année.
Elle a pris une ampleur sans précédent avec la démocratisation des smartphones et laisse augurer le développement de nouvelles formes narratives qui mêlent photographie, cartographie et informations.
C’est bien ces nouvelles formes narratives, et par extension les nouvelles façons de raconter le voyage, qui constituent le véritable intérêt de ce type d’appareils.
Si l’usage qui en est fait sur le site de l’opération est encore très minimaliste, j’espère que nous aurons bientôt l’occasion de revenir sur ce sujet passionnant.
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