L’Association des Maires de France (AMF) a demandé à l’institut CSA de réaliser un sondage sur les attentes des citoyens à l’égard de leur maire. Différents thèmes ont été abordés et en particulier la ruralité, la démocratie
représentative et la participation des citoyens, l’intercommunalité, l’impôt local et le développement durable.
La ruralité
Si la vie dans une commune rurale est principalement associée à une vision positive notamment par son environnement de qualité (44%) et sa convivialité (33%), les difficultés
pour trouver un emploi (33%) et l’insuffisance de commerces et de services publics (32%) viennent troubler cette image idyllique.
Les jeunes de moins de 30 ans craignent davantage l’isolement, tandis que les personnes de 50 ans et plus associent un niveau de sécurité élevé à la vie à la campagne. Les personnes habitant une
commune rurale se plaignent plus souvent du manque de services publics et de commerces.
Malgré quelques idées négatives quant à la vie en milieu rural, 68% des Français affirment préférer vivre à la campagne, en particulier, les 30-49 ans (75%). Le cadre de vie est
la raison la plus invoquée (55%) quant au choix des personnes ayant opté pour une vie à la campagne.
Les priorités des maires de communes rurales
61% des Français
pensent que la priorité devrait être d’attirer ou de maintenir des services de proximité, et 56% de préserver l’environnement et la qualité de vie. Les jeunes sont plus sensibles
au développement des activités de loisirs.
Les deux principaux services publics jugés essentiels à la vie d’une commune rurale sont l’école (67%) et l’hôpital à moins de 50 kms (61%). Les personnes âgées
privilégient le bureau de poste.
51% des Français pensent que le développement des communes rurales devrait être une préoccupation prioritaire des pouvoirs publics, et en particulier pour les personnes résidant dans une commune
de moins de 2 000 habitants.
Démocratie représentative et participation des citoyens
83% des personnes interrogées ont utilisé spontanément des expressions ou des phrases positives pour évoquer leur maire. Il est le « responsable de la ville, le gérant de la
commune » pour 24% d’entre eux.
Pour 64% des Français, le maire est l’élu local le plus à l’écoute de leurs préoccupations, loin devant le conseiller général (11%) et le député (8%).
Les administrés ont le sentiment d’être bien informés de l’action du maire et du conseil municipal (73%), quelle que soit la taille de leur commune de résidence.
Par contre, ils pensent avoir peu d’influence sur les décisions prises par leurs élus. 26% pensent pouvoir influer au niveau de la commune, 18% au niveau national et 15% au niveau du département
et de la région. Les jeunes sont plus optimistes et pensent pouvoir influencer les décideurs au niveau de la commune pour 35% d’entre eux.
C’est pourquoi les citoyens souhaiteraient être associés davantage aux décisions politiques à travers des consultations plus fréquentes (72%), des conseils de quartiers (65%),
des débats publics (63%) mais aussi via les nouvelles technologies et Internet (60%).
Ils aimeraient être associés aux décisions concernant aussi bien les grands projets d’aménagement locaux (91%), la gestion territoriale de proximité (88%) que les orientations générales de la
politique de la commune, comme les impôts ou les services publics (85%).
Dans ce cadre, 70% des répondants considèrent que les associations sont une chance, parce qu’elles les représentent utilement (42%) et sont compétentes (28%). Elles sont majoritairement
plébiscitées par les femmes principalement pour la démocratie représentative (72%).
Si 37% des personnes interrogées considèrent que le développement des pratiques de démocratie participative correspond à « une nouvelle façon de gouverner au plus près des préoccupations des
citoyens », 28% estiment qu’elles prennent surtout la forme « d’opérations de communication ». À cet égard, les hommes, les membres des catégories supérieures, les
salariés du secteur privé et les diplômés supérieurs se montrent les plus sceptiques.
Le citoyen dans l’intercommunalité
Force
est de constater que les Français ne se sont pas approprié la structure intercommunale. 24% des sondés ont choisi de ne pas répondre à la question concernant l’appartenance de leur commune à une
structure, sans doute ne connaissant pas la réponse. 41% des jeunes de moins de 30 ans n’ont pas su répondre.
Parmi ceux connaissant la réponse et dont la commune appartient à une structure intercommunale, 46% connaissent le nom du président. Mais 85% d’entre eux se sentent avant tout habitant de
leur commune.
Si les citoyens ont le sentiment d’être bien informés au niveau communal, seulement la moitié des Français pensent être bien informés au niveau de la communauté de communes, communauté
d’agglomérations ou communauté urbaine.
L’impôt local
87% des Français souhaiteraient être plus informés sur la façon dont sont utilisés leurs impôts locaux, 86% sur la manière dont il est calculé, et 83% sur la répartition des différents impôts
entre les différentes collectivités.
Si une réforme de la fiscalité locale était mise en place, près de la moitié des Français (46%) souhaiterait voir adopter comme axe prioritaire « une plus grande équité entre les citoyens », plus
fortement chez les jeunes.
73% des personnes interrogées se disent favorables à une meilleure prise en compte du niveau de revenu dans le calcul de la taxe d’habitation et de la taxe foncière. 83% des Français se disent
d’accord pour attribuer à des communes plus pauvres une partie des ressources des communes les plus favorisées.
Le développement durable
Seuls 42% de la population française déclarent avoir une idée précise de ce qu’est le développement durable. Une fois le terme défini, 89% des Français considèrent que le
développement durable devrait être une préoccupation prioritaire ou importante des politiques publiques.
Le développement durable est une préoccupation qui concerne aussi bien l’élu que le citoyen. Les citoyens se placent d’ailleurs en première place (34%) pour mettre en œuvre le développement
durable, puis c’est la commune (27%) qui bénéficie de la confiance des Français.
Pour 66% de la population, l’application du développement durable passe essentiellement par le changement des pratiques sans que cela engendre des coûts supplémentaires.
Ils attendent que le maire promeuve le recours aux énergies renouvelables (33%), informe et sensibilise régulièrement la population sur la qualité de l’eau et de l’air (31%) ou économise les
ressources naturelles (30%). Les brochures de bonnes pratiques doivent être largement et prioritairement diffusées aux citoyens pour un Français sur 4.
65% des personnes interrogées se disent prêts à utiliser davantage les transports en commun ou alternatifs à la voiture, 12% déclarent déjà le faire. 63% sont prêts à procéder à des modifications
de leur habitat pour favoriser les économies d’énergies. Les femmes sont plus sensibles au tri sélectif parmi les 46% des Français se déclarant trier leurs déchets.