Une propagand anti-israélienne
Et pour faire les choses bien, B'Nai Brith a écrit au ministre de l'Éducation ainsi qu'aux autorités de Toronto pour demander le retrait de ce livre des listes de lecteurs conseillées. « Ce n'est pas un outil approprié. Et un outil inapproprié n'a rien à faire dans une salle de classe », ajoute Anita Bromberg, responsable juridique de ce groupe.
Pourtant, difficile, bien que l'on n'ait pas le livre en main, de se dire qu'il s'agisse d'un ouvrage inapproprié. Et surtout, plus difficile encore de supporter des jérémiades concernant une fiction, qui a somme toute une très probable part de réalité. Oui, mais on ne touche pas au judaïsme, c'est ainsi... même dans les livres...
Le livre d'Anne a cependant été publié en 2008 et honoré dans huit programmes de bourses scolaires : pour l'éditeur, c'est clair, le groupe B'Nai Brith se trompe complètement de cible. Patsy Aldana, l'éditrice, estime que le sujet est très important et que l'on ne parle que peu du peuple palestinien dans les livres de fiction. « Tout de même, chacun d'entre nous ne tente pas d'exciter la haine contre Israël », ajoute-t-elle.
Écrire l'histoire au gré des vents...
Censurer ce livre reviendrait à tout bonnement lisser le paysage géopolitique actuel, et ne laisser transparaître que ce qui finalement convient à des groupes comme le B'Nai Brith. Et leur laisser la possibilité de réécrire l'histoire.
Littéralement, B'Nai Brith signifie Les fils de l'alliance : cette association a été fondée en novembre 1843. Sa branche canadienne remonte à 1875, et reste l'organe juif le plus conservateur du pays. En juin 2005, elle s'était par exemple opposée à la venue de Dieudonné au Québec, pour le festival Juste pour rire, avant de se rétracter finalement. Non sans l'avoir accusé de venir « pour disséminer sa haine ». (en savoir plus)