"Le risque pour les économies européennes, c'est qu'elles se retrouvent en deuxième division, et non pas en première, avec les Etats-Unis et l'Asie"Ce qu’un article du monde explique ainsi :
57 % (des exportations) des Etats-Unis sont tournées vers les pays émergents à forte croissance, 23 % seulement vers la zone euro. Et du côté du marché du travail et de sa flexibilité. L'ajustement de l'emploi a été beaucoup plus rapide aux Etats-Unis qu'en Europe, ce qui permet d'y envisager une reprise plus soutenue (162000 emplois ont été créés en mars).Très bien. Mais tout ceci est structurel. Les entreprises américaines sont conçues pour licencier et embaucher. Elles se renouvellent par la « destruction créatrice » (y compris la leur). Les nôtres sont conçues pour s’adapter au changement et demandent à leurs employés de se couler dans une culture forte. Du coup, les licenciés ne retrouvent plus d’emploi. Idem pour les exportations. Les entreprises ne peuvent par exporter du jour au lendemain, pour cela elles ont besoin, en particulier, de réseaux commerciaux préexistants, comme a su en construire l’Allemagne. Quant aux Anglo-saxons, leurs réseaux commerciaux couvrent le globe depuis des siècles.
Bref, un tel diagnostic est l’équivalent de dire que, pour être champions du monde de basket, il suffit d’avoir des joueurs qui mesurent 3m.
Si l’on veut éviter à l’Europe la seconde division, il faudra la transformer, ce qui demande une vision à long terme, et du temps. Je ne doute pas que nous bénéficierons bientôt des mesures prises par M.Strauss-Kahn, lorsqu’il était au gouvernement.
Compléments :
- Autre idiotie : l'émerveillement de l'article devant le dynamisme chinois et indien. Pourquoi s’étonner de notre différence de croissance ? Veut-on maintenir les pays émergents dans la pauvreté ?