Hibook : les écrivains investissent l’iPhone

L’auteur, figure oubliée de l’essor du livre numérique ? Alors que se met en place le kiosque de téléchargement d’Apple, l’iBooks Store, une jeune société baptisée Hibook se propose d’offrir à l’écrivain son propre espace de discussion et de promotion au sein de l’App Store.

Partant du principe que l’écrivain est bien souvent délaissé dans la bataille du livre numérique, plutôt menée sur le front commercial par les éditeurs ou les libraires, Hibook propose donc aux auteurs de disposer de leur propre application iPhone et iPod Touch.

La romancière Tatiana de Rosnay est la première à inaugurer ce nouveau concept, avec une application qui porte son nom, dès à présent disponible dans l’App Store. Gratuite, elle permet de consulter sa biographie, ses dernières actualités littéraires, sa bibliographie et même son agenda. On pourra également interagir avec l’auteur par le biais de commentaires.

« L’idée est effectivement de remettre les auteurs au coeur du débat sur la numérisation du livre électronique sans pour autant bousculer les lecteurs, les éditeurs ou les libraires. Ces applications, disponibles sur iPod Touch, iPhone et bientôt iPad, permettent aux lecteurs d’entamer une relation privilégiée avec leurs auteurs préférés. Nous proposons à ces derniers de partager leur biographie, leur agenda, leurs actus ou leur bibliographie mais tout est possible : forum de discussion, chaîne vidéo, textes inédits, etc. », explique Jérôme Bouteiller, cofondateur d’Hibook.

Pour Hibook, l’objectif sera maintenant de convaincre auteurs et maisons d’édition de faire appel à ses services, afin que naisse sur l’App Store une offre parallèle à celle de la vente pure et simple de livres électroniques. En ces temps où l’on malmène les belles Lettres, elle contribuera peut-être à recréer le lien entre un public de technophiles et des auteurs parfois désemparés face à la montée en puissance du numérique.

Difficile, pour conclure un tel article, de ne pas laisser la parole à un écrivain qui aurait sans doute été fasciné d’observer notre début de XXIe siècle. « C’est que l’auteur a un mérite infaillible pour être lu, le mérite rare de faire conversation avec son lecteur, d’être pour lui, si on peut parler de la sorte, une compagnie de réserve, toujours prête à lui servir de ressource en quelque situation qu’il se trouve », écrivait d’Alembert…