Si la presse papier va mal en France, sa distribution ne se porte guère mieux. Le système actuel essentiellement basé autour de Presstalis, anciennement dénommé les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) se rapproche du dépôt de bilan. S'appuyant sur un rapport qui vient d'être rendu public, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, rappelle que si rien n’est fait, la situation sera intenable dès mai prochain.
Il faut garder en mémoire que durant l’année 2009, la société a essuyé une perte de 40 millions d’euros. Pour 2010, on attend au moins 26 millions d’euros de déficit. Du côté de Presstalis, rien ne va plus. Il faut agir et rapidement. Malheureusement, quand il s’agit de remettre de l’argent dans l’affaire, tous les acteurs se renvoient la balle.
Si l’on y voit un peu plus clair sur la gravité de la situation, ce n’est que grâce au rapport de Bruno Mettling, inspecteur général des finances, et de David Lubek, qui avait été commandé en janvier par François Fillon.
L’Etat est prêt à intervenir à hauteur de 20 millions d’euros si et seulement si les autres grands acteurs du marché s’y mettent. Le principal actionnaire de Presstalis, Arnaud Lagardère, qui détient 49 % de la société, ne veut plus sortir son chéquier. Pour que la presse continue à pouvoir être acheminée dans un maximum de points de vente dans le cadre d’un système où les gros aident les petits, il faudrait réunir 125 millions d’euros…
M. Lagardère rejette le financement sur les gérants de la presse. Mais ces derniers sont loin de crouler sous les millions ces derniers temps, bien au contraire. Et les critiques pleuvent sur le coût de cette plateforme de distribution où les ouvriers du livre détiennent des « privilèges » qui n’ont plus cours dans la profession. Alors qui paiera ? Réponse dans quelques mois…
Le groupe Presstalis a en charge 80% de la distribution de la presse et emploie 1200 salariés.