Aujourd'hui était donc l'évènement féminin de l'année. Une occasion, comme le proclament les écologistes, de se vacciner contre le machisme. Quand on dit vacciner, on pense en fait à inoculation, au sens où pouvaient l'entendre Mirabeau ou Beaumarchais, à savoir insinuer dans le corps humain une petite dose de virus afin de l'aider à générer des anticorps qui l'immuniseront.
J'entends donc ce soir apporter ma pierre à l'édifice, par le biais de la citation d'une lettre de soldat de la Révolution. je passe sur l'historique de la constitution de ce corpus documentaire. En l'occurence, il s'agit d'une missive que le gendarme Paderno, soldat de l'armée des Alpes, envoie à sa mère domiciliée à Riom (Puy-de-Dôme), le 10 prairial an II (29 mai 1794). Son armée est alors arrivée à Modane, en Italie. Voilà ce qu'il écrit dans cette lettre : "... Je vous prie de m'envoyer mes papiers qui consistent à votre consentement pour que j'achète une femme parce qu'elles ne sont pas bien chères, elles sont au Maximum (prix légal, bloqué à un niveau peu élevé, à la portée de la bourse des sans-culottes) et je veux en acheter une. Un gendarme ne peut pas se passer de cuisinière ; elle fera la soupe au moins du temps que je ferai courir les marmottes sardes..."
Mesdames, ce propos vous aura peut-être fait bondir, mais il est l'occasion de constater qu'un peu de chemin a tout de même été parcouru, et que la Révolution fut quand même l'époque où l'on instaura l'état-civil et le droit au divorce.
A l'année prochaine.