Dès son arrivée au pouvoir, Raul Castro, a dit qu’il supprimerait les « restrictions excessives ». Ainsi, depuis un mois, les réformes et les lois s’enchaînent. Désormais, les Cubains peuvent se rendre dans les hôtels réservés aux touristes et s’acheter des ordinateurs, des téléphones mobiles et autres biens électroniques de consommation. Bien que ces changements n’améliorent pas la vie de la population trop pauvre pour pouvoir en profiter, de nombreux commentateurs politiques les décrivent comme un premier pas vers l’ouverture économique.
La réforme agraire n'est toujours pas d'actualité Au contraire, la réforme agricole répond plus aux besoins de la population pauvre de l’île. Les Cubains attendent donc beaucoup de la nouvelle autorité agricole, créée par la réforme. Aujourd’hui, moins d’un tiers des terres agricoles de Cuba sont cultivées par des travailleurs privés (250 000 familles et 1 100 coopératives privées) alors que plus de deux tiers sont gérées par des coopératives d’Etat.
Anciennement délaissés par l’Etat, les agriculteurs privés seront désormais autant écoutés que leurs homologues du public. Pour mettre en place un meilleur dialogue, le futur ministre de l’agriculture sera décentralisé. Un économiste local estime que la décentralisation et l’acceptation de plus d’initiatives privées marquent le début de changements profonds qui pourraient se répandre à la sphère économique.
En attendant, le gouvernement cubain a annoncé mercredi une nouvelle mesure. La télévision nationale cubaine lancera une nouvelle chaîne en continu, diffusant essentiellement des programmes étrangers afin de proposer aux Cubains des émissions plus variées. Actuellement, Cuba dispose de cinq chaînes, toutes dirigées par l'Etat, dont un canal d'information en continu, Cubavision International. Mais, là encore, s’agit-il d’un réel changement ? En effet, de nombreux Cubains captent déjà par satellite les programmes de chaînes hispanophones basées à Miami, où vit la plus importante communauté cubaine des Etats-Unis.