La semaine dernière, Internet et un petit grain qui m’est familier de Deomp de’i ! (Allons-y ! en breton) m’ont emmené sur la route de Lanmeur, petite commune finistérienne de 2173 âmes, qui a eut le culot d’organiser en quelques semaines le premier festival Jack Kerouac en France.
Entourée des ondes positives de Valérie Derrien et d’Hélène Prigent, professeurs à l’INSA-Rennes, une petite équipe d’étudiants a concocté un programme d’une journée autour de Jack, de ses liens avec la Bretagne. Conférences, concerts, théâtre, repas, tout cela très simplement, dans la volonté de parler de littérature, de voyage, de faire bouger le village au rythme de la beat generation pendant quelques heures.
Chapeau bas à toute l’équipe qui a impliqué les écoles du canton, les acteurs politiques et associatifs, trouvé le juste chemin pour faire découvrir un écrivain, son esprit vivant, sans tomber dans l’horrible commémoration d’un auteur mort. Tout le monde avait l’air heureux à Lanmeur. De l’énergie brute, des échanges sur plein de sujets qui ont à voir avec Kerouac ou non, de l’avenir du PS à la succession contestée de l’écrivain américain.
Comment me suis-je retrouvé là ? C’est exactement la question que je me suis posé il y a trois étés lorsque j’ai découvert le rond-point Jack Kerouac, à Kervoac, sur la commune de Lanmeur… Et il se trouve qu’un des étudiant (Olivier Clero, fan du Grateful Dead et affichiste beat) m’a contacté en voyant quelques unes de mes photos sur Flickr. Vous pouvez d’ailleurs lire l’article que j’avais publié à l’occasion dans Roadbook par là +++
J’espère que le festival aura une seconde édition. J’espère qu’il tissera quelques liens avec nos cousins d’Amérique. J’espère que l’an prochain j’y serai de nouveau, parlant du tissu associatif du plateau de Millevache aux très sérieux membres du Think Tank Bretagne Prospective (Breizh Diawel), du goût unique du cidre du Tregor et de développement local au patron de la salle Steredenn, de théâtre au dramaturge Roland Fichet, des vagues à l’aventurier et navigateur en solitaire (dit “le rameur fou”) Jean-Pierre Habold, du moyen de faire démarrer cette fichue superbe Cadillac des 70’s à Philippe Chain, pdt de Paris-Breton (encore désolé d’avoir enfumé pendant une heure et demi le village, la salle de concert et la Bretagne jusqu’à Nantes, mais à notre décharge, la boîte de vitesse faisait des siennes et on était super bien à écouter des vieilleries psychédéliques en devisant sur l’avenir de ce beau festival…).
Au passage je vous recommande de nouveau le livre de Patricia Dagier et Hervé Quéméner, Jack Kerouac, Breton d’Amérique, Ed Le Télégramme, à commander ici +++
Et enfin, j’ai retrouvé avec bonheur le lendemain le bar-librairie Caplan & Co entre Locquirec et Saint Jean du Doigt (Poul Rodou - 29620 Guimaëc Tél : 02 98 67 58 98 (j’indique le téléphone parce que les horaires sont très personnels)). La sélection des ouvrages en consultation et en vente est excellente, que ce soit pour la littérature étrangère ou les livres de photographie. Pour trouver la piste du Caplan, cf ce site +++
Longue vie au Festival Jack Kerouac de Lanmeur !
ps: À l’attention d’un membre du Think Tank Bretagne Prospective qui semblait chercher ce que Kerouac pourrait apporter à la Bretagne :
encore un peu plus de Deomp de’i ! (Allons-y ! en breton)