Aujourd’hui, je m’en vais vous raconter un petit conte drôlement sympathique.
Il était une fois mon amie Topi qui ne jurait que par sa Haute-Savoie natale. Un jour, elle fut délocalisée à Paris où elle trouva vite son compte en matant de la cravate d’assistant parlementaire. Un samedi de février-mars, elle tomba comme par hasard sur une retransmission du Tournoi des VI nations.
« C’est qui, le n°9, là ? », me demanda-t-elle à brûle-pourpoint.
« Morgan Parra, chou. Dis donc, tu te réveilles un peu tard. Nous autres, élevées au biberon rugby l’avons déjà remarqué depuis un bout de temps », que je lui rétorque.
De fil Grand Chelem en aiguille Bouclier de Brennus, voilà qu’elle se prend de passion et passe un vendredi matin à chercher des places pour Stade Français – Clermont. Le rugby : décidément NSFW (Pour Jean-Jacques : not safe for work).
Pour moi, l’ultimatum était clair : si tu ne claques pas ton forfait illimité pour me prévenir de chaque changement de score, je t’unfollowe ! (menace légère s’il en est puisqu’elle ne s’est pas encore mise à Twitter. Son maître de stage le lui a interdit, il sait quelles conséquences cela aurait sur son efficacité).
Et là voilà toute guillerette à m’envoyer une photo de sa place, pendant que je me cogne le thème des soliloques dans Paradise Lost (1674).
L’ingrate.
Pour être informée jusqu’au bout, je demande si Parra, Bonnaire et Pierre sont sur la feuille de match.
« Pierre qui ? »
« Mais non, Julien Pierre, banane. Le 2eme ligne qui a un faux air de Hugh Jackman (tu vois comment je m’adapte aux références de mon public) ».
Pendant ce temps, Marinette me racontait en direct l’avancée des opérations sous un œil plus insider-clermontois. Je lui dis : « ils ont intérêt à bien jouer. Pas de victoire, pas de bisou ! »
Eh bien ça n’a pas manqué. Ils ont perdu 19-10. Alors ça, c’est le poteau rose !
(Là, je ne peux pas expliquer ma blague fantastique aux non connaisseurs. Les autres se taperont les cuisses et se tiendront les côtes).
En tout cas, moi j’ai bien avancé sur les soliloques. Il faut savoir que Paradise Lost, c’est quand même un poème épique dont l’action peut est résumée ainsi dans l’introduction : « two people eat an apple in a garden ».
288 pages.
Information de dernière minute : Topi dit qu’il y a de quoi faire une bonne étude soucioulougique au Stade de France. Rends-moi service, trouve-moi des places pour la finale du Top 14.
Merci bien.