Voilà un an que les deux étudiants Steeve et Romuald, 29 ans chacun, vivent en couple à Nice.
Steeve s'apprêtait à regagner le restaurant où il est aussi serveur.
Avant de se séparer, les deux garçons se sont offerts une pâtisserie qu'ils sont allés grignoter sur un banc public dans le square Alsace-Lorraine.
Romuald raconte "C'était la première fois qu'on allait dans ce jardin, juste en face du restaurant où travaille Steeve. Il faisait beau, on était bien, l'un à côté de l'autre. On s'est embrassé, sans provocation : on n'est pas du genre démonstratif, on sait se tenir en public".
Steeve poursuit "Elle nous a demandé d'arrêter de nous comporter comme on le faisait parce que ça pouvait choquer ses enfants. On a répondu non".
Romuald lui a demandé "Et quand vous embrassez votre mari, vous ne pensez pas que ça peut aussi choquer vos enfants?"
Le ton serait alors monté et la femme a proféré des insultes homophobes avant de frapper Steeve au visage.
Steeve rapporte "Ils étaient six, sept ou huit âgés de seize à vingt ans. Ils se sont jetés contre nous sous prétexte de vouloir la défendre".
Coups de poings, coups de pieds, c’est un déchaînement de violence terrible.
Romuald dit alors "Un monsieur a fini par nous venir en aide ce qui a fait fuir la bande. Steeve était alors allongé par terre. Le visage ensanglanté, il avait perdu connaissance. J'étais paniqué : j'ai cru qu'il était mort".
Après une soirée d'hospitalisation, Steeve s'en sort avec de multiples contusions et dix jours d'arrêt de travail.
Il dit "J'ai mal, mais je suis surtout fou de colère. Comment un simple baiser peut-il déclencher un déchaînement pareil de violences? C'est inacceptable".
Ils justifient "Il faut qu'on en parle. Trop de victimes ne parlent pas".
Les garçons ont reçu le soutien de nombreuses associations et de partis politiques dont les Verts et Europe écologie.
Déterminés, ils ont obtenu que le procureur réquisitionne les images de vidéosurveillance.
Rien n'a encore filtré de l'enquête, mais selon Nice-Matin de mercredi 31 mars, la mère de famille aurait à son tour porté plainte, prétendant avoir été la première à recevoir une gifle.
Romuald récuse "Elle dit ça pour se couvrir depuis qu'elle a vu l'affaire dans la presse, récuse Romuald. Pourquoi ne s'est-elle pas manifestée plus tôt alors?"
C'est la première fois que le couple faisait ainsi l'objet de violence.
Si les Gay Prides et autres évènements communautaires participent à une certaine banalisation de l'homosexualité dans l'espace public, dans l'écrasante majorité des lieux publics cela demeure encore très problématique de ne pas dissimuler son homosexualité.
Ces actes de violence semblent de plus en plus courants.
Une recrudescence d’agressions de gays a notamment eu lieu ces dernières semaines dans le quartier gay du Marais à Paris.
Nous devons rester vigilants et continuer à nous battre contre les homophobes, pour le droit à vivre notre amour en toute visibilité dans le respect de chacun.
Seigneur, protège-nous de la haine.