Simon est médecin, et un jour qu'il intervient dans une cité de banlieue parisienne, sa voiture est attaquée, il reçoit projectiles et cocktail molotov. Les jeunes sont en ébullition à cause de la violence des policiers qui mènent une action de démantèlement du trafic de droque. Or il se trouve que c'est le jeune Bora qui lance la bouteille enflammée, et que c'est lui même qui sauve la vie du médecin en le sortant in extremis du véhicule en feu. Alors que Simon est en réanimation, son frère Atom, policier, veut poursuivre cette enquête, et retrouver à tout prix le lanceur de cocktail molotov...La tête de turc, c'est celle de Bora, le jeune d'origine turque à la fois coupable et sauveur, fautif et héros. Pour sa mère, d'abord ignorante de sa culpabilité, il mérite sa décoration officielle. Pour les trafiquants de la cité, il est la cause du retour des flics sur le territoire, et de la baisse de leurs revenus illégaux. Pour Hassan dont le frère est accusé et en prison, Bora s'en sort trop bien. Il y a l'omerta bien sûr, qui protège Bora, mais sa conscience le torture, et bientôt l'étau se ressert autour de lui et sa famille.Nous plongeant très vite dans l'histoire dure, violente, Tête de turc est un film efficace. En toile de fond bien sûr le décor de la banlieue, avec les réseaux de trafiquants, les mules qui sont des femmes transportant la came dans les poussettes, ou des enfants donc on doit charger les cartables, mais aussi les familles vues de l'intérieur, souvent tenues à bout de bras par des femmes méritantes. Et puis évidemment les situations psychologiquement difficiles quand les désirs de vengeance éclatent. Les personnages m'ont convaincue, avec le regret de ne pas s'atarder plus sur le personnage joué par Simon Abkarian, dont le geste funeste est fondamental. Rien non plus sur la réaction de Simon suite à ce drame final, lui qui est si conciliant, loin de l'esprit de vengeance. Et chose peu comprise : l'allusion au frère défunt d'Atom et Simon, dont Simon ne connaissait pas l'existence. Pourquoi cet élément dans le film ? Que vient-il compléter sur le portrait des 2 frères ?Hormis ça et les flashs blancs entre certaines scènes qui nous font penser à tort qu'il s'agit de flash-backs, le film est vraiment réussi, et Pascal Elbé peut être fier de son travail et de son fils, Léo qui joue le rôle du petit frère de Bora !L'avis d'Alain - La mer pour horizon"Un premier film engagé" - LeMonde.fr
Magazine Conso
de Pascal Elbé Drame policier - 1h30Sortie salles France - 31 mars 2010avec Pascal Elbé, Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Roni Elkabetz, Léo Elbé, Simon Abkarian...