Portrait en noir et blanc. Vassily Smyslov

Publié le 04 avril 2010 par Vinz

Le 26 mars 2010 s’est éteint le plus ancien des champions du monde d’Echecs. A 89 ans, Vassily Smyslov nous quittait. Je vous propose un portrait d’un champion qui a marqué son époque, même s’il n’a régné qu’une année sur le monde des Echecs.

Vassily Smyslov à Leipzig en 1960, pendant les Olympiades.

Jeune espoir soviétique.

Vassily Vasslievitch Smyslov est né le 24 mars 1921 à Moscou. Son père est un ingénieur et le jeune Vassily poursuit des études dans l’aéronautique. Dans le même temps, il est aussi élevé dans la musique et l’art lyrique en particulier (il a même enregistré un disque en 1996 !), qui devient une occupation au même titre que les Échecs. D’ailleurs cet amour conjoint de l’art et du jeu lui inspireront plus tard la composition d’études et de fins de parties, dont il deviendra un fin connaisseur.

C’est son père qui lui apprend à jouer aux Echecs (il a même affronté le jeune Alekhine en 1912) et le jeune moscovite s’intéresse surtout au jeu en 1934-1935 quand Capablanca et Lasker sont présents à Moscou. A quatorze ans, le voilà qui participe à ses premières compétitions. Il est attiré par le style de Capablanca, la simplicité qui caractérisera aussi le jeu du grand Vassily.

En 1938, il est champion d’URSS junior à l’âge de 17 ans et il termine premier ex-aequo du championnat de Moscou. L’année suivante, il participe au tournoi entre Léningrad et Moscou. Il marque 8 points sur 17, une déception pour sa première sortie dans des tournois adultes.

La reconnaissance est rapide car les résultats sont en nette progression. Smyslov termine troisième du championnat d’URSS 1940, à une demi-longueur des deux premiers. Il est qualifié pour le Championnat d’URSS absolu qui se déroule au printemps 1941. Il est à nouveau troisième mais très loin de Botvinnik qui surclasse le tournoi. Alors qu’il a à peine 20 ans, Smyslov est devenu une étoile confirmée en URSS.

Candidat au titre mondial.

La guerre éclate et l’activité échiquéenne ne sommeille pas tant que ça : l’URSS voulait aussi maintenir une activité dans les territoires non occupés. Sans doute le choix des études de Smyslov (l’aéronautique) et sa vue lui ont permis d’échapper à la conscription et au massacre imposé à sa génération. Smyslov continue sa carrière dans les tournois que l’URSS continue d’organiser : champion de Moscou en 1942, deuxième à Kouïbychev la même année, troisième à Sverdlosk en 1943 (Botvinnik premier), vice-champion d’URSS derrière son rival Botvinnik en 1944 et champion de Moscou en 1945. La même année, il se manque au championnat national mais il occupe le deuxième échiquier de l’équipe d’URSS lors du match par radio qui l’oppose aux Etats-Unis en septembre 1945 : il se fait connaître dans son mini-match contre Samuel Reshevsky, autre prétendant au titre mondial : il l’emporte par deux fois et récidive quelques mois plus tard dans le match revanche, cette fois à Moscou face à face, mais contre Arnold Denker.

Smyslov est désormais bien installé dans le gotha échiquéen. Il est très peu connu en Occident car il a émergé au début des années 1940 mais à Groningue en 1946, il est troisième derrière Botvinnik et Euwe (champion du monde de 1935 à 1937) qu’il bat. En 1947, il est quatrième au mémorial Tchigorine et au championnat d’URSS, tous deux organisés à Moscou.

Groningue 1946. Smyslov dispute son premier tournoi à l'étranger et y termine troisième. De gauche à droite : Isaac Boleslavksy son compatriote, Max Euwe l'ancien champion du monde de 1935 à 1937 et Vassily Smyslov

Sans avoir remporté de tournoi majeur (à part le championnat de Moscou), Smyslov fait partie des meilleurs joueurs du monde. Quand la FIDE prend en main le championnat du monde après la mort d’Alexandre Alekhine, il est retenu pour participer au tournoi à six (devenu à cinq) qui se déroule au printemps 1948. Pourtant sa présence est critiquée (notamment par rapport à l’absence de l’Argentin Miguel Najdorf et en raison de ses résultats honorables mais pas victorieux).

A La Haye et Moscou, Smyslov répond aux critiques par la deuxième place. Botvinnik est intouchable (14 points sur 20) mais Smyslov marque 11 points (6+ 4- 10=) et devance les « légitimes » Kérès, Reshevsky et Euwe.

Smyslov cherchait une grande victoire, il l’obtient en 1949 quand il partage avec David Bronstein (qu’il bat) la première place du championnat d’URSS, dont le niveau est supérieur aux tournois internationaux. C’est aussi son seul et unique succès dans ce championnat.

Déception et relève.

L’année 1950 est une année bien terne dans la carrière de Smyslov : il est deuxième au tournoi de Venise, cinquième du championnat d’URSS mais surtout troisième seulement du Tournoi des Candidats de Budapest, dont le vainqueur devait affronter Botvinnik en 1951.

Smyslov est tellement déçu qu’il envisage d’arrêter sa carrière. Il se présente en mars 1951 au théâtre du Bolchoï pour passer une audition comme chanteur. En effet Smyslov chante l’opéra et même bien. Ce passe-temps l’occupe au tournoi des candidats 1953 et il propose des concerts avec un autre joueur d’échecs, pianiste de son état, le grand-maître Mark Taïmanov.

Smyslov est recalé. Dès lors, il ne lui reste plus que les Echecs qu’il travaille de plus en plus. Certes les résultats aux championnats nationaux ne sont pas fantastiques : Smyslov se contente de places d’honneur. En 1953 il termine troisième du tournoi de Bucarest derrière Tolouch et Petrossian mais il est désigné favori pour le tournoi des candidats de Zürich-Neuhausen qui doit commencer à la fin du mois d’août.  La fédération soviétique l’aurait désigné comme vainqueur avant le tournoi (au vu des parties, même si de courtes nulles ont été accomplies, ce qui est logique pour un si long tournoi, il n’y a pas de tricherie manifeste à l’égard de Smyslov).

En Suisse, Smyslov est le plus régulier : il s’impose nettement (18 points sur 28, 9 victoires, 18 nulles et une seule défaite, avec deux points d’avance sur ses poursuivants) et gagne les parties cruciales contre Kérès et Reshevsky coup sur coup, ses plus dangereux rivaux. Le soir, il donnait quelques récitals à la radio suisse. Le voilà challenger de Botvinnik pour un match prévu pour le 16 mars 1954.

Vassily Smyslov, David Bronstein, Paul Kérès et Mikhaïl Botvinnik à l'Olympiade d'Amsterdam en 1954. L'ossature de l'équipe soviétique qui écrase le monde des Echecs au début des années 1950. Smyslov est au sommet de sa carrière.

Duels contre Botvinnik.

Smyslov n’est pas favori loin de là contre le champion du monde, véritable patriarche des Echecs soviétiques. Et sa position est d’autant moins renforcée qu’il ne réussit qu’une nulle sur les quatre premières parties. Pourtant Smyslov montre ses qualités de lutteur sans compromis. De trois points de retard après 6 parties, il va les transformer en un point d’avance en gagnant les parties 7,9,10 et 11. Botvinnik repasse devant en gagnant les 12 et 13, Smyslov égalise à la 14ème mais le champion du monde gagne les parties 15 et 16, les dernières d’une série de huit parties sans nulle, un fait qui ne s’est jamais produit depuis … 1892 ! Et jamais depuis. Smyslov gagne encore deux parties (20 et 23) mais cela ne fait qu’égaliser la marque et Botvinnik, sur un match nul 12-12 (7 victoires chacun et 10 nulles), conserve son bien. Mais ce match entre ces deux techniciens a montré aussi qu’ils étaient de grands lutteurs. Joueur connu pour ses manœuvres calmes, Smyslov a imposé des lignes tendues à Botvinnik et cela a failli marcher.

Dans la partie commentée, Smyslov remporte une victoire impressionnante contre Botvinnik.

http://www.dailymotion.com/videoxctg9h

Sa bonne prestation le convainc davantage qu’il peut devenir champion du monde. Smyslov se remet à l’ouvrage. En 1954-1955 il gagne les trois tournois qu’il dispute : Hastings, Zagreb et le championnat d’URSS. Néanmoins il perd le match de départage pour le titre national contre Efim Geller.

Smyslov contre Botvinnik lors du championnat du monde 1954. Comme en 1951, Botvinnik est contraint au match nul. Les duels entre Smyslov et Botvinnik font partie de l'Histoire du jeu : en 74 parties de championnat du monde, les deux hommes ont marqué 37 points (18 victoires chacun et 38 nulles, soit à peine plus de 50% de nulles).

En 1956 se déroule le mémorial Alekhine à Moscou. Smyslov et Botvinnik partagent la première place, le premier restant même invaincu. Puis ensuite le tournoi des candidats d’Amsterdam. Grâce à un excellent deuxième tour (4 victoires et 5 nulles), Smyslov l’emporte à nouveau devant Kérès et redevient le prétendant contre Botvinnik.

Le 5 mars 1957 débute le deuxième match entre ces deux champions. La cote de Smyslov est à la hausse par rapport à 1954, surtout qu’il gagne brillamment la première partie. Mais le champion du monde gagne les parties 4 et 5. Toutefois, Smyslov reprend les commandes par deux victoires avec les Blancs (6 et 8). Le match est moins fertile en rebondissements et en gains mais Smyslov assure son avance : une victoire dans la 14ème et une défaite dans la 15ème lui permettent néanmoins de conserver son point de plus. Deux succès avec les Noirs dans les parties 17 et 21 lui donnent quasiment la victoire. Botvinnik n’insiste pas et Smyslov devient champion du monde avant la limite des 24 parties (12,5 à 9,5 et 6 victoires contre 3). Il est le septième de l’Histoire. De sa victoire, Smyslov déclara qu’il n’avait gagné comme prix qu’une somme lui permettant d’acheter une voiture de tourisme.

A vrai dire, Smyslov ne pensait pas que Botvinnik se remettrait de sa défaite. Elle a été trop large et l’ancien champion du monde a fait son temps, il a alors 46 ans. Smyslov écrit dans un article que la page est tournée mais Botvinnik fait usage de son droit de revanche qui impose à Smyslov d’accorder un match dans l’année qui suit sa victoire.

Botvinnik a tiré les leçons de sa défaite, en changeant de stratégie dans l’ouverture. Surpris, Smyslov –qui a été malade avant de débuter le match- perd tout de suite pied. Il s’incline dans les trois premières parties. En 1954, le début avait été similaire mais Smyslov avait réussi à revenir. Ici, il montre trop d’impatience dans son jeu et force la nature de la position. Il gagne bien la 5ème mais perd la suivante et à chaque fois qu’il gagne une partie, Botvinnik annule ce succès par un autre dans celle qui suit. La chance (Une victoire parce que Botvinnik perd au temps sans qu’il se soit rendu compte qu’il n’en avait plus beaucoup) lui permet d’exister encore mais la 18ème partie est littéralement dramatique pour Smyslov : Botvinnik rate une combinaison gagnante et se retrouve dans une position perdue. Smyslov peut gagner mais il rate le coup évident pour lui. La partie continue et le champion du monde finit par lâcher prise alors qu’il avait encore l’avantage. Après 23 parties sur le score de 10,5 à 12,5 (7 défaites contre 5 victoires), Smyslov doit rendre la couronne que Botvinnik lui a « prêtée ».

Ex-champion du monde.

La défaite marque le déclin progressif de Smyslov mais pas la fin de ses ambitions. Il devient d’ailleurs président de la Fédération Soviétique. En 1959, il partage la victoire au Mémorial Alekhine mais au Tournoi des candidats, il est battu de 5 points par Tal et son jeu à haut risque et ses victoires à la pelle.

Smyslov participe régulièrement au championnat d’URSS mais ne réussira jamais, pendant de longues années, à obtenir des résultats satisfaisants. Par contre dans les tournois internationaux, il obtient de bons succès : victoire au tournoi du Club Central en 1961, deuxième place à Mar Del Plata en 1962, une troisième au tournoi du Nouvel An à Hastings, une victoire à Stockholm et au mémorial Alekhine en 1963, une deuxième place à Sotchi la même année. En 1964, Smyslov gagne le grand mémorial Capablanca à La Havane et partage la première place à l’Interzonal d’Amsterdam la même année. Durant ces années, il remporte deux fois consécutivement le mémorial Rubinstein.

En 1965, Smyslov gagne à Santiago et à nouveau le mémorial Capablanca mais il est stoppé dans la course au titre mondial par Geller qui le bat facilement (3 victoires et 5 nulles). Les succès se poursuivent en 1966 et les années suivantes. Il gagne en 1969 le tournoi de Monte-Carlo. En 1970, il échoue à l’Interzonal de Palma de Majorque.

Dans cette vidéo, Smyslov démontre toute sa science des finales en gagnant une position apparemment sans danger contre le grand maître Benkö.

http://www.dailymotion.com/videoxctgiw

Quelques mois avant, il faisait partie de la sélection soviétique qui affronte à Belgrade une sélection du Reste du Monde pour le Match du Siècle. Il marque 2,5 points en 4 parties contre les  grands maîtres américain Samuel Reshevsky et islandais Olafsson ; ce succès contribue à la courte victoire de l’URSS (20,5 à 19,5).

Toujours actif.

A la fin des années 1970.

Mais s’il n’est plus dans la course au titre, Smyslov participe encore aux tournois et obtient de bons résultats : victoire au tournoi IBM d’Amsterdam (1971), troisième place au mémorial Alekhine gagné par Karpov en 1971. Dans cette période, son pire résultat est sa 15ème place (sur 18) au championnat d’URSS qui rassemblait toute l’élite après la perte du titre mondial contre Bobby Fischer.

Smyslov reste dans les places d’honneur. Il échoue d’un demi-point pour participer à un barrage qui l’aurait qualifié pour le cycle des candidats en 1976 mais il gagne à Sao Paulo en 1978 devant Spassky, à Berlin-Est en 1979.

En 1982, il est retenu comme ancien champion du monde pour participer à l’Interzonal. Il a 61 ans. Il termine deuxième et se qualifie à la surprise de tous. Il affronte l’Allemand Robert Hübner mais aucun des deux n’arrive à l’emporter même après les prolongations. Le règlement prévoit un tirage au sort. Le match a lieu à Velden et le casino propose évidemment la roulette. Scandalisé, Hübner quitte la ville avant le tirage. Interrogé sur la couleur à choisir, Smyslov répond rouge. La boule s’élance et tombe sur … le zéro ! Deuxième tirage et le rouge sort. Smyslov affrontera RIbli au tour suivant.

Le match contre le joueur hongrois est prévu à Abu Dabi mais la Fédération Soviétique refuse de l’envoyer (comme elle refusera d’envoyer Kasparov à Pasadena affronter Kortchnoi. Kasparov a accusé la Fédération et Karpov d’avoir manigancé ce coup pour le disqualifier et l’empêcher d’affronter Karpov). Finalement tout le monde s’accorde et les demi-finales des candidats auront lieu en décembre 1983 à Londres. Pendant que Kasparov écarte Kortchnoi, Smyslov vient à bout de RIbli (6,5 à 4,5) grâce notamment à une attaque spectaculaire du vétéran. Ainsi la finale des candidats oppose deux joueurs dont l’un peut-être le grand-père de l’autre (42 ans sépare Smyslov de Kasparov).

Smyslov n’a eu aucune chance contre son jeune compatriote. Il s’incline par 4 défaites et 9 nulles mais conserve le respect de la performance et a aussi posé quelques difficultés à Kasparov. Étonnamment, c’est sur le plan technique, le point fort de Smyslov, que le natif de Bakou va faire la différence.

Retraité du très haut niveau.

Le succès dans ce cycle des candidats démontre que Smyslov a encore un bon niveau de jeu malgré la soixantaine fringante.  Il ne dispute plus les tournois les plus forts mais il arrive à quelques résultats qui suscitent l’admiration en vertu de son âge. Au championnat d’URSS 1988 (considéré comme le plus fort de tous), il marque 8 points sur 17 et bat des jeunots comme Vassily Ivantchouk. En 1990, il gagne encore à Buenos Aires et l’année suivante devient le premier champion du monde vétérans de l’Histoire. Il est d’ailleurs le seul joueur à avoir été champion du monde et champion du monde vétéran.

S’il joue moins, Smyslov participe régulièrement au tournoi qui oppose des vétérans aux femmes. Il remporte celui de 1994 devant la championne du monde chinoise Xie Jun et la meilleure joueuse du monde Judith Polgar (qu’il bat au passage), de 1997. En 1996, il est la victime d’un jeune Français de 13 ans : Etienne Bacrot l’écrase par 5 à 1.

Son dernier tournoi remonte à 2001, justement un tournoi Femmes-Vétérans ,où il marque 5 points sur 10 et gagne sa dernière partie officielle contre la Russe Alisa Galliamova.

Les dernières années.

Ses problèmes de vue l’handicapent fortement et Smyslov est contraint d’abandonner la compétition. Cela ne l’empêche pas d’être actif. Il est critique sur la situation des Échecs russes et il n’hésite pas à pousser le chant d’opéra en quelques occasions, comme lors du cinquantième anniversaire d’Anatoli Karpov en 2001 (qui correspondait aussi au cinquantenaire de son examen malheureux d’entrée au Bolchoï).

Vassily Smyslov et Garri Kasparov en 2004 lors du championnat de Russie, gagné par ce dernier. Vingt ans plus tôt les deux champions s'affrontaient en finale des candidats et Kasparov l'emportait largement.

Deux jours après son 89ème anniversaire, une crise cardiaque emporte le champion du monde dans son sommeil alors qu’il venait d’être hospitalisé. Son état de santé s’était singulièrement aggravé ces dernières semaines.

L’apport.

Smyslov a toujours eu une vision artistique du jeu tout en mêlant l’importance de la logique. L’harmonie était au cœur de sa conception, oui c’est le mot qu’il convient. La beauté ne consiste pas seulement en des attaques tranchantes et spectaculaires mais aussi dans le respect des nécessités qu’impose la position. Le plan doit répondre à une logique dont la mise en œuvre peut être aussi belle qu’efficace.

Smyslov était un grand expert en fins de partie, notamment en finales de Tours dont il écrivit un livre dessus. Il a également composé des problèmes et des finales.

Son style, pacifique en apparence, était aussi combatif. Smyslov était capable d’aiguiser le jeu s’il le fallait. Cela a été une des clés du match contre Botvinnik.

Sur le plan théorique, ses travaux en finale sont reconnus mais aussi dans les débuts de parties où il a développé des systèmes dans la défense Grünfeld et la défense Slave. Sa préférence allait vers les débuts fermés mais il maitrisait également la poussée du pion roi.

Pour Boris Spassky, désormais le plus vieux des champions du monde encore vivants, Smyslov est « un des plus grands génies du vingtième siècle » et un des «quatre titans des échecs soviétiques d’après-guerre avec Botvinnik, Bronstein et Kérès » (tiré du site Chessbase).

La reconnaissance de Smyslov s’est faite aussi par le cinéma. Stanley Kubrick était un grand amateur des Échecs et dans son film « 2001, l’odyssée de l’espace », il a donné le nom de l’ancien champion du monde à un des savants qui étudient le mégalithe sur la Lune.

Son palmarès est long et prestigieux, celui d’une carrière qui a duré de 1938 à 2001, une des plus longues jamais connues :

Champion du monde de 1957 à 1958, vice-champion du monde 1948, 1954 et 1958. Il a disputé 3 matches et un tournoi.

Champion du monde vétéran en 1991.

Champion d’URSS en 1949.

Vainqueur de deux tournois des candidats en 1953 et 1956, troisième en 1950. Au total il a été au candidat au titre mondial en 1948, 1950, 1953, 1956, 1959, 1964, 1982 et 1985.

Membre de l’équipe olympique soviétique de 1952 à 1972 (sauf en 1962 et 1966). Il a remporté à chaque fois la médaille par équipes (soit 9) et huit médailles individuelles (4 or, 2 argent et 2 bronze). Il a marqué 90 points sur 113 possibles (2 défaites seulement pour 69 victoires et 42 nulles), soit un total de 79,6 %, le cinquième plus haut de l’histoire des olympiades.

Une prochaine rubrique vous proposera quelques-unes de ses meilleures combinaisons dans un Chess Quizz spécialement dédié.

Terminons par la partie que Smyslov a nommé lui même en français, son « Enfant chéri », disputée en 1968 lors du championnat d’URSS par équipes.

http://www.dailymotion.com/videoxctexb