Menno Meyjes devrait remercier ses deux acteurs principaux, impliqués et crédibles. Parce que sans eux, il faut bien le dire, le film ne tiendrait pas la route. Adrien Brody et Penelope Cruz en amants fougueux aux passions infrangibles (la corrida pour lui, l’amour pour elle) insufflent intérêt et épaisseur à cette histoire de fascination dans l’Espagne des années 50, double et paradoxale fascination de vie et de mort pour ce torero célèbre, tiraillé par pulsions morbides et attraction maladive pour le combat et l’émotion (au cœur de la vie, au cœur de l’arène). Ils défendent leurs personnages avec ardeur, au milieu d’un scénario empoté et d’une mise en scène grossière, au symbolisme balourd. Meyjes ose un parallèle affolant entre la femme et le taureau, affirmant que l’homme effectue la même danse de séduction, en torero ou prétendant, l’amour n’étant finalement qu’un combat bestial de plus, où chacun traîne et tire l’autre vers ses penchants les plus destructeurs. Pour cela, il multiplie les ralentis sur la même passe de cape pendant une bonne heure, censés venir appuyer l’impétueux mouvement du film, entre passé et présent, quiétude des débuts amoureux et haines finales. Manolete prend alors comme schéma narratif les différentes étapes de la corrida: l’envoûtement nécessaire des premiers mouvements, la peur et l’emballement, la flamme et l’excitation, jusqu’à la double perte qui clôt le film (et qu’on sentait venir depuis le départ), l’estocade ratée qui signe l’échec de la bataille, avec l’animal, et, avec la femme. Plus subtil tu meurs.
Menno Meyjes devrait remercier ses deux acteurs principaux, impliqués et crédibles. Parce que sans eux, il faut bien le dire, le film ne tiendrait pas la route. Adrien Brody et Penelope Cruz en amants fougueux aux passions infrangibles (la corrida pour lui, l’amour pour elle) insufflent intérêt et épaisseur à cette histoire de fascination dans l’Espagne des années 50, double et paradoxale fascination de vie et de mort pour ce torero célèbre, tiraillé par pulsions morbides et attraction maladive pour le combat et l’émotion (au cœur de la vie, au cœur de l’arène). Ils défendent leurs personnages avec ardeur, au milieu d’un scénario empoté et d’une mise en scène grossière, au symbolisme balourd. Meyjes ose un parallèle affolant entre la femme et le taureau, affirmant que l’homme effectue la même danse de séduction, en torero ou prétendant, l’amour n’étant finalement qu’un combat bestial de plus, où chacun traîne et tire l’autre vers ses penchants les plus destructeurs. Pour cela, il multiplie les ralentis sur la même passe de cape pendant une bonne heure, censés venir appuyer l’impétueux mouvement du film, entre passé et présent, quiétude des débuts amoureux et haines finales. Manolete prend alors comme schéma narratif les différentes étapes de la corrida: l’envoûtement nécessaire des premiers mouvements, la peur et l’emballement, la flamme et l’excitation, jusqu’à la double perte qui clôt le film (et qu’on sentait venir depuis le départ), l’estocade ratée qui signe l’échec de la bataille, avec l’animal, et, avec la femme. Plus subtil tu meurs.