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En réponse à Éric Zemmour

Publié le 04 avril 2010 par Raoul Sabas

Le 4 avril 2010

Objet :

« Soulevez le lièvre, que diable ! »

Monsieur Eric Zemmour

LE FIGARO

14, boulevard Haussmann

75009 PARIS

Fax : 01 56 52 23 57

[A l’attention de la Direction du Figaro et de Jean Sévillia]

Monsieur,

Je vous remercie très vivement de votre amicale réponse du 31 dernier faisant suite à mon courrier du 26 mars, car je peux vous assurer que vos quelques mots m’ont profondément touché, et pas seulement sur le plan de l’ego.

Je voudrais néanmoins profiter de l’occasion pour aller plus loin, car vous n’avez pas jugé utile d’analyser sur le fond le contenu de ma lettre, qui se voulait un réquisitoire acerbe et argumenté contre le penser superstitieux sous toutes ses formes (religion, métaphysique matérialiste ou idéaliste, idéologie et moralisme), tel qu’il s’exprime aujourd’hui à longueur de temps dans les médias par la voix de ses porte-parole (journalistes, responsables politiques, prétendus intellectuels, pseudo-philosophes et associations moralisatrices de toutes sortes).

C’est pourtant en raison de leur silence et de leur refus de débattre sur le fond que, non seulement ces soi-disant « élites » d’aujourd’hui, faiseuses d’opinion, peuvent continuer impunément à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde comme aux pires époques obscurantistes de l’humanité, mais aussi que les humains, TOUS égoïstes sans aucune exception, fut-ce à des degrés divers selon les circonstances et l’intensité de leurs aspirations et intérêts de toutes sortes, s’autorisent tout aussi impunément à juger et à condamner moralement les Autres, puisqu’ils se croient « parfaits », individuellement ou collectivement.

En réalité, ce n’est donc pas le combat des bons contre de soi-disant mauvais livrés à l’opprobre public, mais celui d’individus ou de groupes d’individus entre eux, pourtant tout aussi égoïstes à titre individuel ou collectif, et donc en rien moins irréprochables que quiconque. C’est pourquoi parler de « stigmatisation », assurément pour en tirer profit, n’a aucun sens en matière de Vérité, car, compte tenu de notre nature égoïste innée, à laquelle personne n’échappe, à commencer par moi, nul n’est véritablement légitimé à faire culpabiliser les Autres, que ce soit  individuellement ou collectivement.

Comme déjà dit et redit, en effet, face à l’Idéal, chacun est forcément coupable, coupable de crime de lèse-Idéal, ne serait-ce qu’en matière de Vérité. Là, précisément, se manifeste le péché originel de notre entendement dans son « absolutisation fictive » d’un contenu pensé à jamais relatif - fut-il celui des théories et des hypothèses d’une science hors de portée de toute vérité absolue jusqu’à la fin des temps ! En effet, nous ne connaîtrons ni ne comprendrons jamais absolument notre monde, et en particulier son mystérieux prétendu « commencement », fut-il scientifiquement expliqué – sauf, évidemment, aux hommes de science ou à quiconque de démontrer le contraire, mais eux s’en gardent bien, à l’exemple des membres du GIEC, pas moins superstitieux que le premier mortel venu !

Et c’est pourquoi les humains d’aujourd’hui s’embarquent allègrement dans la croyance au miracle d’établir sur la planète, à terme – c’est-à-dire DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN ! -,  un « climat sur mesure » pour l’éternité, tout comme il en va de leurs autres croyances religieuses, idéologiques et moralistes superstitieuses, dont ils ont tout aussi peur de débattre, mais qui ne les en laissent pas moins « naïfs, cocus et frustrés » jusqu’à leur dernier jour dans l’attente d’un monde idéal ! ! !   

En résumé, sauf à vous-même ou à quiconque d’établir sur le fond la fausseté de mes affirmations dénonçant le penser superstitieux dans ses divers modes d’expression, je vous invite à « soulever le lièvre » du mensonge planétaire dans son « absolutisation fictive du relatif », ce qui devrait suffire pour renvoyer à la niche tous les « aboyeurs de morale » et autres donneurs de leçons en tout genre. Vous avez le poids médiatique suffisant pour guider l’opinion sur le chemin de LA Vérité, celle des mystiques authentiques et des « vrais » philosophes de l’absolu UN, car deux vérités, qui s’affrontent, ne sauraient être absolument vraies. Ainsi serait-il possible de mettre un terme à d’infinies querelles stériles, certes très juteuses, et de comprendre, faute d’y parvenir jamais, ce mot galvaudé du Christ : « Aimez-vous les uns, les autres ! »

Pour alimenter votre capacité de réflexion sur laquelle je n’ai aucun doute, je joins à ce courrier ma lettre virulente du 2 courant adressée à votre compère Naulleau sur France 2, parce qu’il est l’exemple type de ce que j’appelle colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux sous toutes ses formes, sans préjuger pour autant s’il aura, ou non, l’honnêteté intellectuelle de débattre sur le fond.

Dans l’éventualité, où vous auriez le courage intellectuel de voler au secours de LA Vérité éternelle absolue pour LA répandre, je suis tout disposé à débattre avec vous pour tordre le cou au penser superstitieux universel, et en vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

 Annexe : Lettre du 2 avril 2010 à Éric Naulleau et document joint


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