En Angleterre ! Version réalisée à partir des notes de voyage des élèves de 4°D : 4/4

Publié le 04 avril 2010 par Sheumas

Vivement l’Angleterre !

J’y suis déjà ! Dès que le chapeau anglais est levé, la reine est dans Buckingham Pallace ! Londres, sa tour, son musée des sciences, Hastings, Brighton, l’observatoire de Greenwich et l’eau de la Tamise, l’eau de la Tamise ouverte sur Portsmouth. J’ai cogné la pierre du pavillon royal, le marbre du château de la reine, le périmètre de Trafalgar Square et l’herbe de Hyde Park. Acrobate du macadam, j’ai enfilé mon costume dans les boutiques de Brighton, chez JuJu, chez Pink, fait la pirouette sur Picadilly Circus, plongé dans le vide, au-dessus de Big Ben et du matelas gonflé de mes ambitions.

J’ai vu dans la foule des Anglais des gens bien étonnants : un garde de la Reine avec un grand chapeau en fourrure, un gentleman avec une tête de Sherlock Holmes et beaucoup d’Indiens. Les Anglais sont tous très très stricts. Il y a des caméras partout, difficile de passer inaperçu ! Ils sont tous adeptes de la téléréalité. Je revois déjà, comme dans un film, Jack, ce garçon d’apparence si serviable, avec sa face cachée, Jolène, qui passe son temps accrochée au téléphone et le chien Max, Max doggie, qu’un grand-père sévère appelle en frappant inlassablement sa canne par terre comme sur un djembé. « Max, come on, Max, come on ! » Les Anglais sont toute une bande, et ils empruntent tous les noms, ils s’appellent Michelle, Steven, Danny, Shashi, Atul, Tracy, Daniella, Niahm, Chris, Andrew et Shirley, Simon, Joey, Martin...

J’ai vu les ruines du château de Guillaume le Conquérant. C’était il y a très longtemps et déjà le temps s’accélère, les minutes s’effondrent. J’ai appris comment s’était passée la guerre à Hastings, j’ai joué au ballon et j’ai fait des prisonniers. J’ai vu l’ancienne horloge, l’imposante Big Ben. J’ai vu l’heure mondiale et les lasers qui balaient la ville, balaient les minutes précieuses, rappellent inexorablement que le temps passe, que le temps passe, et j’aimerais déjà revenir.

Le temps passe, le temps trotte à petite foulée dans Hyde Park. Et j’ai déjà compris que les Anglais mangent à 18h00, et que pour allumer la lumière dans la salle de bain, il faut tirer la ficelle. J’ai compris qu’en peu de jours, je savais dire quelques mots de plus en anglais. J’ai aussi compris que, dès le petit déjeuner, on avale céréales et beurre de cacahuète puis Corned beef et pudding tous achetés à TESCO. Gelée avec fruits à l’intérieur. Jelly à la surface gluante, consistante et lisse. Un peu comme les pates qu’ils ne savent pas cuire et qui ressemblent à du caoutchouc. Maintenant, je sais que les Anglais ne sont ni les rois de la cuisine ni les rois des produits frais. Peut-être juste les princes du Surgelé ! Just go your own way ! Just go !

J’ai encore dans le nez la puanteur empoissonnée du port d’Hastings, les relents pollués de la ville de Londres, et la senteur sucrée des magasins de bonbons et de pancakes. Bakeries. J’entends encore la voix de l’audio-guide. Let’s go ! Lets’s go ! Come on ! J’ai entendu des chansons qui ne passent pas en France et j’ai entendu vingt sirènes de police et d’ambulance. J’ai compris que les voitures ne roulent pas dans le même sens que nous et que les bus ont deux étages. Encore une ambulance ! Encore une voiture de police. Déjà mon paquet de gâteaux au chocolat n’est plus de ce monde. Time is running down the river !

Je me souviens du shopping en ville, shopping in the city, je me souviens de la relève des gardes, de la drôle de voix de Bob l’Eponge à la télé. Je me souviens du goût du thé anglais. Du brouillard dans les rues d’Hastings, de ce brouillard qui me collait tant à la peau, que je croyais pouvoir l’attraper. Je me souviens des rues et des maisons très kitch, de la couronne royale et des rubis. Je me souviens de l’or et des diamants, des bijoux de la Reine et des voitures de luxe. Des posters des filles en string dans la chambre de Jack et des caméras à tous les coins de rue. Je me souviens de toutes les petites boutiques et j’avais plus de sous à dépenser, des longues heures de car avant d’arriver, du contact de la moquette sur le ferry et des remouds des vagues qu’on voyait à partir de nos hublots. Je me souviens des fous rires, des pique-niques, du défilé de la Saint Patrick, de la soirée au pub « The Olde pumphouse ». L’Angleterre m’a tout pompé, I’m like the old man of the pub ! Je me souviens de tout ! Remember everything !