Pas de livre électronique sans mines d'extraction

Publié le 04 avril 2010 par Sophie @missecolo

Le livre électronique nous est présenté comme un objet vert, et pourtant, il n'existerait pas sans mines d'extraction. Or nous savons tous que l'industrie minière a un coût social et environnemental très lourd. 
Sans coltan, lithium et autres minerais précieux, notre belle technologie serait réduite à peau de banane. Et tandis qu'une partie de l'humanité devient esclave de ses gadgets électroniques, l'autre partie se retrouve prisonnière des exploitations minières, ses aires naturelles sont ravagées et son environnement contaminé. Elle doit fournir cet or hight tech au prix de sa vie pour améliorer celle des autres.

Le livre électronique : mirage technologique, désastre écologiqueLes Amis de la Terre‹‹ Le livre électronique (Kindle, IPad) est la grande nouveauté du Salon du Livre de Paris. Nouveau gadget technologique, il serait même écologique, puisque sa fabrication ne nécessite pas de bois. Et n’entraîne donc pas de déforestation ? Erreur, expliquent les Amis de la Terre.Pas de papier, mais des minerais rares dont l’extraction détruit aussi des forêtsLe livre électronique fait partie de la grande famille des produits de haute technologie qui, comme l’ordinateur ou les téléphones mobiles, sont censés assurer une « croissance verte » et une dématérialisation des échanges. Plus de papier, plus de déforestation ? «Trop simpliste» explique Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêt aux Amis de la Terre France : «Les produits technologiques nécessitent l’extraction de minerais précieux comme le coltan, le lithium ou les terres rares pour accroître la durée de vie des batteries, augmenter leur rapidité ou pousser la miniaturisation à l’extrême. Or l’exploitation minière est une cause majeure de déforestation, et plus généralement de destruction des écosystèmes.» En République Démocratique du Congo, l’extraction du coltan (colombo-tantalite), utilisé dans la fabrication des condensateurs, alimente les conflits armés et entraîne une déforestation importante. Ces minerais rares sont à l’origine de tensions géopolitiques croissantes qui pourraient déboucher sur des guerres pour en contrôler l’accès.Une faible consommation d’énergie à l’utilisation individuelle, mais un gouffre lors de la fabricationLe livre électronique consommerait peu d’énergie à l’usage et serait donc écologique. C’est sans compter l’«effet rebond» : plus ce type de produit se généralise, plus le secteur pèse globalement sur la demande en électricité, malgré les faibles consommations de chacun. Surtout, la fabrication de ces objets est un gouffre énergétique : d’après le cabinet Carbone 4, il faudrait une quinzaine d’années d’utilisation pour amortir le bilan carbone d’un livre électronique. Or, comme le précise Annelaure Wittmann, référente de la campagne «déchets» : «ces produits sont conçus pour être jetés au bout de quelques années, voire de quelques mois, pour justifier l’achat d’un nouveau produit toujours plus performant. Par exemple, la batterie de l’IPad n’est pas détachable : si l’alimentation électrique tombe en panne, le produit est bon pour la poubelle ! » (...) ››



‹‹ Les téléphones portables nécessitent l’utilisation du COLTAN, un minerai rare particulièrement résistant à la chaleur. On trouve notamment ce minerai à l’Est de la République Démocratique du CONGO où vivent des gorilles. Le COLTAN est extrait dans de petites mines à ciel ouvert, souvent crées au cœur de forêts primaires qui sont alors dévastées. De plus des braconniers chassent sur place gorilles, éléphants, okapis... pour approvisionner les mineurs en viande de brousse. Donc, comme nous sommes habitués à ce genre de moyen de communication, limiter la « casse » en évitant d’acheter ou de changer de téléphone portable qu’en cas de nécessité... ›› Association JIN DING : Gorilles, téléphones portables et santé
Gadgets électroniques, un déplorable bilan humain et écologique
mine de coltan au Congo