Il faisait encore sombre et la lumière de la mort vaincue a troué la nuit.
"La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie" (Jean 1, 5). Le mot "saisir" signifie à la fois "comprendre" et "arrêter".
Les ténèbres n'ont pas compris la lumière, parce que, comme dit Jésus "le monde est incapable d'accueillir l'Esprit de vérité" (Jean 14, 17) et aussi "la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré l'obscurité à la lumière" (Jean 3, 19).
Mais, malgré tout, les ténèbres ne pourront pas l'arrêter, l'empêcher de briller.
Donc, Marie de Magdala voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, c'est-à-dire Jean et elle leur dit "On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis".
Les deux disciples se précipitent. Jean court plus vite, il est plus jeune, mais il laisse Pierre entrer le premier, "Pierre entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place".
Mais quand Jean entre à son tour, le texte dit "C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut".
Pour Jean, ces linges prouvent la Résurrection.
Pour lui si on avait pris le corps, on aurait pris les linges aussi. Et s'il était encore mort, s'il s'agissait d'un cadavre, on n'aurait pas enlevé les linges qui le recouvraient.
Ces linges qui enserraient Jésus symbolisent la passivité de la mort.
Devant ces deux linges abandonnés, Jean "vit et il crut". Il a tout de suite compris.
Jésus, lui, sort délié, libéré. Son corps ressuscité ne connaît plus d'entrave.
A la fin du texte, il est dit que "les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts".
Il a fallu attendre la Résurrection pour que les disciples comprennent pleinement les paroles et le comportement de Jésus.
Lors de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, Jean dit "Au premier moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet" (Jean 12, 16).
Nulle part dans toute l'Ecriture une phrase ne dit que le Messie ressuscitera.
La fin du texte dit "Il vit et il crut. Jusque là, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts...".
C'est parce que Jean a cru que l'Écriture s'est éclairée pour lui.
L'expression "il fallait" dit cette évidence.
Pourtant, il n’y a pas d’autres preuves de la Résurrection de Jésus que ce tombeau vide.
Avant cette expérience du tombeau vide, les disciples avaient vu Jésus mort, donc tout était fini.
Mais en fait tout commençait, la venue d’un monde nouveau, le Royaume que nous nous devons de faire grandir avant le retour de notre Messie.