Le football, en particulier, constitue un produit alléchant pour recruter de nouveaux téléspectateurs. Face aux prix des droits TV de plus en plus élevés, les chaînes rivalisent pour s'arracher les matchs de seconde ou de troisième catégories.
Quand le sport joue les têtes de gondoles ! Une chaine de la TNT ne peut pas encore concurrencer une chaîne hertzienne. Pas suffisamment de foyers sont équipés, des moyens financiers moins importants, une notoriété nouvelle et donc encore faible, concurrence forte, etc. Aussi, la bataille fait rage pour se faire remarquer, sortir du lot, réaliser un coup et s'imposer face à ses concurrents de la télévision numérique terrestre. NT1, Direct8 (groupe Bolloré) et W9 (groupe M6) ont déjà signé quelques chèques pour diffuser des matchs de football. Entre Coupe de l'UEFA ou matchs d'Amérique du Sud, la TNT essaie de récupérer les compétitions qui n'intéressent pas les plus gros acteurs du marché (TF1, France 2 et 3, Canal+, M6) pour des opérations "one-shot" afin de réaliser des coups.Une stratégie payante ? Les exemples leur donnent raison : tout comme sur les chaînes hertziennes, ces diffusions de football ont établis des records allant de 400.000 à 800.000* téléspectateurs. Du coup, les différentes directions des chaînes TNT se positionnent pour acquérir de nouveaux droits dans d'autres sports moins onéreux. La MotoGP et le Rallye actuellement diffusés sur Eurosport intéresseraient W9 ; certains tournois ATP suscitent l'intérêt de Direct8 ; l'escrime, le foot US, le patinage artistique ou la Coupe Davis sont dans le viseur de France 4 qui bénéficie de la puissance financière et des droits déjà en portefeuille de sa maison mère, le groupe France Télévisions. Le sport devrait ainsi accroître sa présence sur la TNT à travers des disciplines ou compétitions qui n'ont pas ou plus d'intérêt pour les chaînes françaises historiques. En revanche, à l'heure de la guerre pour les droits TV du championnat du France de football, inutile d'espérer voir ces nouvelles chaînes répondre à l'appel d'offres de la Ligue Nationale de Football Professionnel, bien trop coûteux (les 600M€ versés par Canal+ chaque année, représente 20 fois le budget de NT1). De même que le Top 14 ou la Pro D2 de rugby ne seront pas sur la TNT. Ce nouvel intérêt pourrait faire du bien à de nombreuses disciplines françaises mineures (sports d'hiver, escrime, boxe, volley, handball...) qui ont grandement besoin de cette manne financière providentielle. A moins que soit privilégier les sports spectacles principalement américains (foot us, hockey, baseball, basket universitaire) ou des compétitions 'alternatives' (football argentin et brésilien, matchs de football qualificatifs pour la Coupe du Monde, de l'Euro - sans l'Equipe de France - de la CAN, Copa Libertadores, direct de voile ou surf, poker, catch, etc) qui présentent certaines garanties d'audiences. Le sport s'impose de plus en plus comme le coeur stratégique des programmations. A défaut, il faudra peut être faire face à certaines désillusions comme en témoignent les 43% d'abonnés** à Canal+ regardant très souvent ou de temps en temps les matchs de L1 qui se désabonneraient (certainement ou probablement) en cas de disparition du championnat de l'antenne de la chaîne cryptée ! A suivre : Le sport, produit d'appel des chaînes de TV - 2/2 : les droits du football. *Source : TNS Sport. **Source : Les Echos.