Pourtant tous les ingrédients étaient réunis pour faire de L’affaire Courilof un très bon moment de lecture:
- la plume acérée et si juste d’Irène Némirosky
- la Russie du Tsar Nicolas II
- une bourgeoisie hypocrite et assoiffée de pouvoir
- le double-jeu de Léon M. alias Marcel Legrand, médecin suisse placé chez le ministre Courilof
- la perspective d’un attentat qui pourrait faire changer le cours des choses
Le premier chapitre m’a prise quelque peu au dépourvu et j’avoue que sur le moment je n’y ai pas compris grand-chose. Ce n'est qu’en refermant le livre qu’il m’est venue à l’idée de le relire et que le sens a jailli comme une source pure !
Le récit de Léon M. est fait d’attente et d’observations. Il a ordre d’assassiner Courilof à coup d’explosifs mais plus cet état de sursis se prolonge, plus son attitude se fait ambivalente et c’est en fait ce qui m’a le plus fascinée: l’évolution sensible d’un révolutionnaire nihiliste programmé pour tuer.
En résumé, un avis mitigé. J’ai la sensation tenace d’être passée à côté de quelque chose de grand - si tel était le cas, faîtes-le moi savoir, je serais ravie, tout comme Léon M., d’évoluer.
La note de L’Ogresse: