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Un recueil de bijoux. Je me suis offert hier Les Nouvelles...

Publié le 03 avril 2010 par Mmepastel
Un recueil de bijoux.
Je me suis offert hier Les Nouvelles...
Le livre (le mien est rose)
Un recueil de bijoux.
Je me suis offert hier Les Nouvelles...
L'auteure

Un recueil de bijoux.

Je me suis offert hier Les Nouvelles (l’intégrale) de Katherine Mansfield, rééditées chez Stock La Cosmopolite : je me suis couchée à quatre heures du matin.

Voici ce que dit, en quatrième de couverture Marie Desplechin qui en a signé la préface :

“J’ai lu, une première fois, les nouvelles de Katherine Mansfield quand j’avais une vingtaine d’années, régulièrement désarçonnée par l’étrangeté des textes. Une gamine cachait sa robe déchirée derrière une armoire, une femme mariée avait des éblouissements en regardant un poirier. Au pire, un type assassinait une mouche. Katherine Mansfield découpait le réel en lamelles presque transparentes, et elle déployait pour cela des trésors de délicatesse et de cruauté. Mais qu’est-ce qu’elle racontait, au juste ? Je me dis que Katherine Mansfield a quelque chose de la physicienne, découvrant dans son labo les mouvements de l’âme qui oscillent éternellement du désespoir à la joie, équilibrent le monde, et font la matière de l’expérience. Rien d’étonnant à ce que j’aie échoué, toutes ces années, à mémoriser la trame des récits, les événements, les personnages. Rien d’étonnant à ce que j’aie gardé au fond de moi tout le reste, les arbres, les fleurs, la tristesse, l’éveil.”

Ses textes sont tout simplement éblouissants. Cruels, bizarres, tendres, oniriques… Qui était Katherine Mansfield ? se demande-t-on finalement.

Une néo-zélandaise née en 1888, élevée par sa grand-mère, particulièrement précoce (son premier texte fut publié alors qu’elle n’avait que neuf ans), qui vécut sa vie avec une force d’indépendance exceptionnelle et une intensité rare. Après de multiples aventures amoureuses, voyages, fuites et mariages ratés, perte de son frère, perte de son bébé, elle finit en France près de Fontainebleau, séduite par l’enseignement de Gurdjieff, et y mourut, à 34 ans, emportée par une tuberculose. Mais la clef des oeuvres est rarement dans la biographie de leurs auteurs, encore moins dans celle-ci, sauf pour comprendre le sentiment de solitude qui l’habita toute sa vie.

Dans la dernière nouvelle qu’elle écrivit, Le Canari, (qui est poignante), sa narratrice, qui n’arrive pas à se consoler de la mort de son canari, conclut :

” Je m’en remettrai, certes. Il le faut bien. Avec le temps, on se remet de tout. On dit, d’ailleurs, que j’ai un heureux naturel. C’est vrai et j’en bénis Dieu.

Pourtant, sans me laisser aller aux souvenirs, etc… je dois avouer que la vie me semble avoir un fond de tristesse. Il est difficile de dire ce que c’est au juste. Je ne parle pas des chagrins que nous connaissons tous : la maladie, la pauvreté, la mort. Non, c’est quelque chose de différent. Tout au fond, tout au fond de nous, c’est quelque chose qui fait partie de nous même, comme le souffle. J’ai beau travailler et me fatiguer, si je m’arrête un instant, je sais que cela m’attend. Je me demande souvent si tout le monde éprouve la même impression. On ne sait jamais. Mais n’est-il pas étrange que, sous ce gazouillis doux et joyeux, ce fut précisément cette… tristesse -Oh, qu’est-ce donc ?- que j’entendis ?”

Comme dit Marie Desplechin dans la préface, Katherine Mansfield est un écrivain “envahissant”. Elle ne va pas me lâcher de sitôt, je le sens.


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