Balade mentale
D'emblée, c'est du Weezer, autant le clip que la zik. Une mélodie évidente et carrée, un clip "air du temps". Le mix des deux crée un sentiment d'euphorie. Une diabolique jonglerie, ce montage ; tel un zapping sur You Tube, un diaporama popisant qui surfe sur notre âme beatlessienne. I wanna hold your end. Et ça n'en finit pas. C'est heureux. Weezer n'a pas d'histoire, il marche sur un fil . C'est de la pop intellectuelle quoi ! A l'instar de Vampire Weekend ou bien des ancêtres comme Orange Juice. L'auditeur est dans un doux bain moussant avec ces petits feux d'artifices sonores dans les oreilles (heu..j'en fais un peu trop, là !).
Il est des groupes comme ça dont on n'achète pas les disques, qu'on n'écoute pas d'habitude, mais qu'on est toujours heureux de croiser au hasard d'une chaîne musicale ou d'une vidéo sur un blog. Weezer est de ceux là. Un disque gélifierait la chose, la scléroserait. C'est essentiel, le hasard, la bohème de la navigation urbaine, comme un vieux pote qu'on retrouve au fil du temps au coin de nos rues. On se rend compte, après coup, que c'est aussi indispensable que ce qu'on s'accapare, fait sien : mon groupe préféré, mon livre de chevet, mon film préféré.
Ce qui est au milieu du cœur est aussi volatil que cette pop gracile, ces images insouciantes, ces rencontres fugaces, ces choses entraperçues qui vous chatouillent un instant les neurones et puis oubliées. Mais qui se revivifient à la moindre rencontre inopinée.