maladie et décès du roi Dagobert

Publié le 03 avril 2010 par Dubruel

Santé et décès du roi Dagobert

D’après M. Bouvier-Ajam

 

Dagobert est un nerveux, un agité. Cet insomniaque est d’une étourderie incroyable ; cuirassé, il prend sa canne au lieu de sa lance ; raccompagnant un noble visiteur, il met son bonnet sur son diadème ; cet inguérissable dysentérique a plus d’une fois remis sa culotte à l’envers.

Les paroles de la célèbre chanson sont sinon contemporaines de son règne, du moins sont-elles peu postérieures. (L’auteur a bien choisi son dernier qualificatif !)

A l’automne 638, la santé du roi s’altère gravement. Son amaigrissement est effrayant. Il le cache comme il peut par des pantalons bouffants, des blouses amples, une toge habilement drapée. Son visage est blafard. Sa barbe est plus épaisse et blanche. Ses yeux sont cernés et enfoncés. Il a 34 ans, et il a l’air d’un vieillard.

(A la fin du VIème siècle la durée de vie moyenne est de 26 ans. 50 ans plus tard, elle sera de 33 ans.)

La chevelure du roi est quasi blanche.

Les crises d’entérite se multiplient. Il souffre aussi d’hémorroïdes et les médecins ne trouvent rien de mieux que d’ordonner des saignées pour contrarier les hémorragies annales. Ses céphalées sont fréquentes et longues. On les soignent par des vins cuits qu’il ne supporte pas.

Son état ne cesse d’empirer. La dyspepsie rend ses digestions douloureuses.

Il ne se nourrit guère que de bouillons et de laitages. Il ne peut même pas avaler du fromage. Il boit avec satisfaction des vins légers du Loir et de Touraine. ( !)

Les accès de fièvre sont fréquents : on entend les atténuer par des jus de rhubarbe, alors que la rhubarbe est laxative et ne peut qu’aggraver la dysenterie, et par des purées de son, qui sont constipantes, mais mêlées de séné, qui est purgatif !

Vers le 10 janvier 639,il congédie ses médecins. Il dit : « C’est fini. Je veux mourir à Saint-Denis, dans cette abbaye que j’ai tant aimée. »

Vers le 15 janvier, Dagobert se fait transporter en char à bœufs à Saint-Denis. Il meurt le 19 janvier au matin.

P.S. Dagobert est parfois orthographié Dagoberth, voire Dagoberthus. En son enfance, ses familiers l’appelaient aussi « Dag ».