Seul de préférence, ou avec quelques amis choisis !
S’envoyer en l’air dans le cuir, la soie et les bois exotiques.
Danser au septième ciel, jouer à Martine nique…
Il venait d’un pays où le fromage est roi,
Où son prix est Comté, où les vaches ont des cornes.
Mais est-ce suffisant pour dépasser les bornes ?
Mais est-ce suffisant pour ignorer la loi…
Morale ?
Oui, je râle !
Car enfin…
Alors que huit millions de Français sont des pauvres,
Que dans les hôpitaux
Les médecins se comptent sur les doigts de la main,
Qu’à l’école sans maître
Les élèves se rongent et les ongles et le frein,
Que chez nos bons patrons
On pousse encore le prix de gaz et de lumière
Pour donner aux bons Suisses
Sous l’œil du juge éteint le fruit de notre écot !
Quand on quête sans cesse
Pour lutter contre le cancer et les misères
Qui terrassent des gens éperdus de détresse…
Que fait le sous-ministre qui aimait voler, voler, voler ?
Il loue un bel avion,
Un oiseau fulgurant et privé
Qui d’un coup d’aile et dans le cuir, la soie et les bois rares
Va causer d’Haïti, puis revient au bercail… sans retard
Où, tapant du talon, l’attendait son bon maître.
Cent seize mille cinq cents Euros, le bel aéronef !
Pendant que l’hôpital s’enfonçait derechef
Avec l’école en larmes
Dans les limbes obscurs d’où l’on ne revient pas !
Cent seize mille cinq cents Euros d’impôt des pauvres
Puisque derrière un bouclier en or massif
Les riches font la bombe en offrant leur passif !
Et sans regret, le sous-ministre… naturel,
Puisque sa République… a défaut d’être juste
A besoin d’être belle
Comme un vieux qui se teint, une vieille en peinture,
Qui claudique en Cardin, se tire la figure !
Jusqu’où iront-ils donc ?
L’histoire nous enseigne
Que tous ces princes fats qui méprisent et qui feignent…
Ne s’arrêtent jamais… que devant le canon ! Pauvre France !