Le dimanche qui précède Pâques voyait les paroissiens affluer à l'Eglise pour y faire bénir les rameaux de buis qu'ils tenaient à la main.
La petite branche, accrochée au crucifix, était ensuite censée protéger la maison.
Dans la semaine, les ménagères s'affairaient au "Grand nettoyage de Pâques".
Il fallait que les vitres étincellent et que les rideaux empesés soient plus blancs que ceux des voisines.
On sortait le balai "tête de loup" pour le plafond. Le carrelage était frotté à la brosse avec du savon noir. Les parquets étaient récurés et cirés, les meubles encaustiqués, les armoires rangées.
Il fallait que tout brille et sente bon. On terminait la décoration avec un bouquet de bourgeons prêts à éclore.br />
Le jeudi saint, il fallait aller à l'Eglise pour un moment d'adoration du St Sacrement, le vendredi saint, à quinze heures, on y suivait symboliquement les quatorze stations du Chemin de la Croix, tandis que les cloches "partaient à Rome" pour revenir carillonner plus joyeusement le Dimanche...de Pâques!
Ce jour-là, on sortait en tenue légère, neuve de préférence, et on grelottait toute la journée parce qu'il faisait encore très froid!
Pas de souvenir d'œuf de Pâques.
Le lundi de Pâques était consacré au pélerinage à Notre Dame de Grâces à Loos. On y priait un moment la Vierge qui faisait des miracles. La météo était rarement propice, on disait:Pâques à Loos, Pâques à l'eau...