Pâques 2010 : la guerre des gigots aura lieu à Avranches et ailleurs

gigot_NZ_carrefour014 En cette période de Pâques, il est coutumier de manger de l'agneau et son classique gigot entier.
Les consommateurs auront cette année encore l'embarras du choix sur le prix et donc sur la qualité.

A quelques jour de Pâques, le gigot faisait la couverture de tous les prospectus des principaux centres commerciaux d'Avranches à un prix défiant toute concurrence : de 5,90 à 8,00€ le kilo selon les enseignes. L'origine de la viande provient de Nouvelle-Zélande et/ou d'Australie précisent les publicités.

L'avranchin a beau être un territoire d'élevage d'agneaux de «pays» ou de «pré-salés», il est impossible d'acheter ce gigot en boucherie à moins de 15€ le kilo.
Alors que des produits en provenance de 19.000km de la France sont sur les étals des rayons boucherie des supermarchés à moins de 8€.
Un responsable d'un centre commercial précise qu'il ne "marge" pas sur le gigot en vendu promotion, qu'il est vendu prix coûtant.
Comment pourrait-il être autrement? 5,90€ (prix le plus bas relevé) . Après déduction des frais de stockage et de transport, de conditionnement, d'abattage, il ne doit pas rester grand chose à l'éleveur néo-zélandais ou australien.

On peut alors s'interroger sur les conditions d'élevage de ces agneaux dans ces pays et la qualité finale du produit.
Et comment à ce prix là les éleveurs locaux peuvent (sur)vivre.
On pourrait supposer que les animaux soient produits de manière intensive et bourrés aux hormones pour les "aider" à grossir le plus rapidement possible et coûter le moins cher possible à l'éleveur pour être compétitif sur le marché mondial et l'inonder.
En faisant quelques recherches sur internet, il semblerait qu'il n'en soit rien. Un site faisant la promotion de l'agneau néo-zélandais précise que l'élevage y est extensif et les hormones et antibiotiques proscrites. (cf ici).
On serait curieux quand même de savoir comment ces pays peuvent vendre en France des gigots à si bas prix.

A la question posée au responsable de supermarché pourquoi promouvoir le gigot étranger, la réponse est la baisse de pouvoir d'achat des consommateurs, le prix d'appel et la concurrence. S'il ne propose pas le produit low-cost en rayon, le client va et dépense chez le concurrent.
Le gigot néo-zélandais ou/et australien en promo a dû succès. «Il se vend bien» me confirme quelques responsables boucherie de supermarchés et il est même en rupture de stock à l'Intermarché ce vendredi soir.

Reste à voir son goût à la sortie du four ce dimanche car «à ce prix là on ne peut avoir la qualité» conclue M. Hamard (photo à droite) boucher à Avranches, rue de la Constitution, qui commercialise de l'agneau de pré-salé et de pays vendu environ 10€ plus cher.

comparatif du gigot entier entre enseignes (prix relevé - sauf erreur- vendredi 2 avril en fin de journée)